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 :: Sur le campus :: Vers la forêt :: Le lac et la tour de Siobhan
[Charc-en-ciel] Une histoire de club et de surprise # Philippe
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Morphée Doisneau
Morphée Doisneau
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Morphée Doisneau
Mer 2 Aoû - 11:24
C'était calmement que Morphée se promenait, dans sa tête, un objectif assez précis en vue.

Ce club, il en avait vu le nom depuis longtemps, il avait toujours reculé l'idée d'en franchir la porte – et pourtant, il se doutait qu'il trouverait des gens comme lui. Sans doute n'avait-il pas voulu fréquenter un club rempli d'élèves – vis à vis de son rôle, il aurait trouvé ça compliqué, puis, un soir, il s'était dit que justement, ce pouvait être une idée. Que c'était sans doute son rôle en tant que conseiller de les soutenir et d'être présent, tout comme il pouvait l'être pour Orphée.

Il avait beau bougonner, être malpoli ou enchaîner plus de grossièretés en trente secondes que nul autre, Morphée aimait ce boulot. En trois ans, il en avait vu des vertes et des pas mûres, s'était déjà pris le chou avec plusieurs étudiants mais les trouvait étonnamment attachants.

Décidément, il se demandait même pourquoi il n'avait pas fait le choix d'étudier à la FEAH, cela semblait être la meilleure des possibilités. Alors, la tête à peu près vide, le corps toujours subtilement déguisé, il se dirigeait vers l'endroit où se réunissait le club.

Il avait déjà réfléchi à plusieurs possibilités qui l'avaient tantôt empêché de bouger :

Et s'il n'y avait personne au moment où il s'y rendait ? Et si la porte était fermée ?

Et s'il n'arrivait pas à expliquer les raisons de sa venue, qu'il perdait ses moyens et qu'il commençait à insulter tout ce qui bougeait, comme ça lui arrivait parfois ?

Tout cela lui faisait peur, à Morphée, lui qui faisait le fier, Il s'arrêta devant une vitre quelconque puis modifia légèrement son apparence. Se réduit de quelques centimètres, ajusta un sourcil qui pouvait dépasser (il trouvait.) Morphée soupira puis se dit qu'il trouverait certainement quelques têtes connues par ici, ce serait simplement l'occasion de faire plus ample connaissance.

Tout se déroula sans encombre, il ne fut pas arrêté par des bouchons, ni par des rassemblements massifs, encore moins en se prenant un poteau. Le sort ne l'emmerda pas et là, ce jeune homme qui avait l'air d'avoir une vingtaine d'années, visage parfait, cheveux immaculé, arriver devant la porte du club.

Son cœur battait fort, il se demanda s'il devait la toquer ou pousser. Logiquement, c'était ouvert à tous-tes, la pousser serait peut-être mieux ?

Morphée grogna dans ses moustaches, il finit par toquer. Si dans cinq secondes on ne lui avait pas répondu, il s'en irait boire une bière à Avalyon.
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Philippe Bruyère
Philippe Bruyère
Messages : 86
Date d'inscription : 05/06/2023
Philippe Bruyère
Dim 13 Aoû - 11:36
Chaque après-midi, chaque soirée qu'il passait à chaperonner une rencontre du Charc-en-ciel, Philippe finissait par se demander ce qu'il était venu faire dans cette galère. Tout ce précieux temps qu'il aurait pu utiliser pour lire, répéter, voir sa sœur et sa nièce, boire des coups, ou que savait-il encore, le voilà qu'il l'utilisait à gérer des gamins bruyants et mal dégrossis. Là c'était pendant qu'il gérait la crise de la journée, un des jumeaux pleurnichant parce qu'il avait réussi à se foutre de la colle dans les cheveux. L'autre était trop occupé à se marrer en essayant de le consoler pour être efficace.

Si tu veux gamin j'ai une tondeuse, j'la ramène et j'te rase tout ça, comme ça plus de problèmes.

Comme sa proposition pour régler le problème n'avait fait que déclencher une crise de larmes rougeâtres, lui valant un regard noir de son frère, le concierge était en train de se creuser le ciboulot pour savoir s'il connaissait un produit pouvant être utile lorsqu'une autre jeune les interrompit.

Euh, je crois qu'on a frappé.

Mais qui donc toquait à la porte du charc-en-ciel ? D'habitude les gamins du club allaient et venaient comme si ils étaient chez eux (c'était un peu un des buts du club, se sentir suffisamment en confiance pour se permettre se genre d'attitude) mais là, Philippe s'en foutait, il voyait juste une façon élégante de se tirer de ce merdier en laissant les deux garçons se débrouiller.

J'y vais.

Hors de la zone de crise, il finit par se rappeler comme à chaque fois pourquoi il avait accepté de s'occuper du club. Pour la même raison qu'il s'était servi de son image publique de super-héros pour apporter son soutien à la communauté : il se sentait une responsabilité envers  eux et espérer leur offrir le soutien que lui-même n'avait pas eu des adultes responsables de lui lorsqu'il était ado. Et s'il aimait sa vie actuelle, stable et tranquille, au fond de lui ça lui manquait de ne plus être utile comme à la grande époque. Il ne regrettait pas sa décision, mais il l'avait prise par la force des choses, parce qu'il n'avait même pas été capable de sauver une vieille dame et parce qu'il aurait fini par faire pire que de détruire un immeuble décrépi. En soi, ça n'avait pas été une décision volontaire comme le jeune homme qu'il avait rencontré à l'hôpital.

Avec Morphée, ils avaient continué à échanger après leurs sorties d'hôpital. Pendant un an, par lettre, comme à la vieille époque. Il y avait quelque chose de régulier, de singulier, dans cet échange épistolière, qui faisait que chaque lettre de l'ancien Changeforme avait été attendu avec impatience par le Noir Moineau. Ils y parlaient de tout et de rien, et ça lui suffisait pour en faire quelque chose d'importante et de précieuse. Pourtant, Philippe avait choisi d'y mettre fin. Il lui avait écrit une dernière lettre, une grande et sérieuse, où il lui expliquait sa décision de mettre fin à sa carrière de super-héros et de tirer un trait sur cette vie, de retrouver sa famille et de mener une existence banale. Une lettre d'adieu, à laquelle il n'avait pas joint sa nouvelle adresse à Avalyon. Ca avait été dur pour Philippe, de devoir l'écrire, de devoir annoncer à Morphée, celui qui l'avait admiré quand il était jeune, que ce qui s'était passé l'avait finalement trop cassé pour pouvoir continuer comme il lui avait dit à l'hôpital. Dur aussi de devoir mettre fin à cet échange, car il appréciait autant la correspondance que le correspondant mais il avait besoin de se détacher de tout ce qui faisait de lui le Noir Moineau.

Lorsque Philippe ouvrit la petite porte de la grange qui accueillait leur club et son char, celui qui avait frappé paraissait sur le point de s'en allait. C'était un jeune, enfin, trop vieux pour être dans les premières années mais assez pour être encore étudiant à la FEAH. Ce n'était pas le premier hésitant que le concierge voyait. Pour certain(e)s, venir ici était un pas dans le chemin de leur coming-in, et ce n'était pas toujours facile. Une telle entreprise méritait d'être encouragé chaleureusement, mais malheureusement pour le beau blond (il était vraiment très beau, et Philippe avait déjà envie de soupirer en pensant à l'avance aux cœurs brisés et dramas que le jeune homme allait causer s'il se décidait de rester dans le club) il avait devant lui un trentenaire revêche qui aurait fait fuir les moins décidés.

C'est pour quoi ?
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Morphée Doisneau
Morphée Doisneau
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Date d'inscription : 05/06/2023
Morphée Doisneau
Dim 13 Aoû - 13:58
Et le voilà encore, juste devant cette porte, hésitant toujours à toquer ou pousser.

Ma foi, Morphée n'eut pas longtemps à entendre car elle s'ouvrit, la porte et son étonnement fut total en voyant la personne qu'il avait devant lui.

Parce que voyez-vous, il connaissait l'homme. Il était un poil plus vieux, il n'avait surtout pas l'air de l'avoir reconnu, mais en face de lui il y avait le Moineau. Morphée aurait pu être de très méchante humeur, l'engueuler pour avoir fait cesser cet échange, mais il resta calme. À la place, il sourit.

« Je venais voir pour m'inscrire au club. », dit-il presque calmement.

Il ne lui en avait sans doute jamais voulu, cet échange épistolaire avait été enrichissant, ils écrivaient tous les deux des choses qu'ils, il supposait, ne se seraient jamais dit à haute voix. Morphée avait gardé les lettres, il les trimbalait partout dans ses différents appartements. Lorsque la correspondance avait cessé, lorsque Philippe l'en avait prévenu, une partie de Morphée n'avait pas voulu y croire. Il avait voulu pousser un peu plus loin en continuant mais toutes ses lettres lui étaient jusque là revenues.

N'habite plus à l'adresse indiquée.

Il n'était pas en colère, il était juste triste, comme de perdre un bon ami à qui il faisait confiance.

Le revoir là était étonnant ; Morphée ne savait pas vraiment comment se comporter. Dire son nom ? Mentir ? En tout cas, révéler qu'il faisait partie du personnel semblait adéquat. Maintenant qu'il y pensait, il aurait pu se vieillir un peu plus, ce n'était qu'une sale habitude que de reprendre l'apparence qu'il avait, étudiant à Saint-Ange.

Moineau était-il devenu prof ? À moins qu'il ne soit dans le personnel non enseignant, comme lui ? Il se demandait quel était exactement son rôle dans le club, serait fier de lui s'il lui disait en être le président. Après tout, le Moineau avait toujours été important, lui-même l'avait admiré en premier lieu pour cette raison. Son porte-clé alourdissait sa poche, sa peinture était à moitié partie mais le petit super-héros qui y était accroché était toujours reconnaissable.

Il allait se présenter lorsqu'une des personnes se trouvant à l'intérieur de la grange fit un pas vers eux et le reconnut.

- Ben qu'est-ce que vous faites ici, m'sieur ? Vous nous rejoignez ?


C'était une tête connue, mais Morphée était bien incapable de remettre un nom sur ce visage. Il se frotta les cheveux, tentant de le chercher au plus profond de sa mémoire, mais il ne revenait pas. Hochant la tête en direction du Moineau (il avait supposé qu'il l'avait reconnu, vu qu'il se tenait en face de lui depuis quelques minutes désormais), il dit :

« Je suis conseiller d'orientation ici. Tu es ? Je ne t'ai jamais croisé dans le coin il me semble. »
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Philippe Bruyère
Philippe Bruyère
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Philippe Bruyère
Dim 13 Aoû - 23:51
Et hop, une nouvelle paire de mains à exploiter pour construire le char. C'est les autres étudiants qui allaient être contents, surtout qu'ils avaient eu besoin de rien faire pour le faire venir jusqu'à eux. Philippe s'en foutait un peu, un de plus un de moins, vu le bazar que c'était, ça allait pas changer grand-chose. Il s'écarta pour le laisser passer.

Entre.

Comme il s'y attendait, le nouveau venu avait du succès, mais de la manière dont il s'y attendait. Apparemment, il faisait parti du personnel de la FEAH, comme lui. Cela fit froncer les sourcils du brun. Il était bien jeunot. Le dirlo avait de drôles de lubies. M'enfin, au moins il ne brisera pas les cœurs dans son club. Il ne lui en voulut pas de ne pas le connaître, après tout lui l'avait bien pris pour un étudiant. Ca voulait juste dire que le conseiller d'orientation travaillait dans un bureau suffisamment en bon état pour qu'il n'est jamais rien eu à y réparer. Ca ne l'empêcha pas de lâcher une petite pique, parce que bon, quand même, il passait sa vie à courir à droite à gauche dans cette foutue fac, alors pour ne pas l'avoir remarqué...

Pas étonnant, personne fait attention au concierge. J'suis Philippe Bruyère, l'homme à tout faire du campus. J'm'occupe du club depuis cette année.

Il ne lui laissa même pas le temps de se présenter. Voyant que la présence d'un autre adulte de la FEAH attirait l'attention des autres étudiants, qui par effet de boule de neige se rapprochait pour voir ce qui attirait les autres, il les chassa d'un geste de la main en râlant :

Rah, mais vous avez pas un char à construire vous ? J'vais pas pouvoir l'inscrire si vous restez dans nos pattes.

Il les fit se disperser comme une volée de moineaux, avant de faire signe à l'autre de le suivre. Du char il n'y avait que la carcasse, ils en étaient encore à se décider officiellement du thème de cette année, à tester des trucs et apprendre à se connaître et à fonctionner en tant que groupe. Des caisses et des cartons de matériels et d'outils, des restes des projets des années précédents, des tables avec des trucs à boire à grignoter, un coin cuisine plus ou moins présentable, tout ça se mélangeait sans vraiment de cohérence. Les membres formaient des petits groupes, certains allaient et venaient, d'autres restaient au même endroit à papoter. Bref un un mot...

Comme tu vois c'est l'bordel. J'les laisse vivre leur vie, j'suis juste là en cas d'pépin ou de grosse engueulade. Et pour la paperasse aussi. J'déteste la paperasse. Si tu veux t'en occuper je te la laisse sans problème.

L'autre n'était même pas encore inscrit qu'il essayait déjà de lui refiler le sale boulot sans aucun remord. S'il était conseiller d'orientation, il devait déjà avoir des papiers à remplir, donc un peu plus un peu moins c'est pas ça qui allait le tuer. Ils arrivèrent à l'échelle qui menait au petit étage supérieur de l'ancienne grange. C'était là haut qu'ils gardaient les trucs importants du club. L'administratif donc, mais aussi la trésorerie et les boîtes de premiers secours. Un bureau rudimentaire y était installé.

Le bureau est en haut. Fais pas gaffe aux chats, y en a qui ont eu leurs portées ici et comme y a toujours un étudiant pour les nourrir, ils squattent.

En effet, on pouvait voir des chats trônant sur les cartons, se frottant contre les jambes pour mendier caresses et nourriture, ou se faufilant à travers le bazar pour se planquer il ne savait où. Philippe en reconnaissait certains pour les nourrir sur le campus. Grimpant l'échelle avec l'agilité et la rapidité que donnait l'habitude (et dix ans de vie de super-héros) il n'eut pas à farfouiller pour trouver les formulaire d'inscription. C'est qu'il était rodé maintenant, avec ce début d'année qui avait attiré son lot de nouveaux membres, dont les protégés de sa tante. Il posa le formulaire, épais de quelques feuilles sur le bureau, et tira la chaise brinquebalante. Sur les murs en bois étaient encadrés les photos des chars de chaque année, avec les équipes au complet qui les avaient construits. La fierté du club.

Tiens, assied toi. T'as qu'à remplir et c'est bon, tu fais partie de l'équipe charc-en-ciel. Tu ramèneras ta photo et l'argent la prochaine fois. Des question ?

Le formulaire était très sommaire. Nom et prénom d'usage, date de naissance, année d'étude, genre et pronoms utilisés, une photo à agrafer dans le coin et une petite cotisation pour l'achat de matériel, dont le montant était libre pour les boursiers. Plus une petite signature et le blabla sur le règlement, était c'était fini. A ce stade, Philippe n'avait toujours pas reconnu Morphée. La dernière fois qu'il l'avait vu, il avait ses bandages sur la moitié de sa tronche et il ne s'attendait pas à le revoir sur son lieu de travail, par hasard, surtout aussi... jeune et intact.
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Morphée Doisneau
Morphée Doisneau
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Morphée Doisneau
Lun 14 Aoû - 21:59
Morphée ouvrit la bouche pour déballer son identité exacte, voyant que son ami n'avait toujours pas percurté, mais déjà Philippe l'emmenait vers différents endroits. Son regard à lui se fixait un peu partout, du char en cours de constructions aux petits groupes d'élèves qui voletaient vers eux – ils étaient carrément débrouillards, ces gosses, lui-même était plus doué pour donner les ordres que pour faire des chars, il fallait un début à tout, sans doute. Morphée les admirait, ces gamins, il voulait être là pour eux, c'était également pour cela qu'il avait candidaté à ce poste alors qu'il n'avait aucun diplôme, non ?

Il était devenu concierge ? Lui qui l'imaginait professeur spécialisé ou quelque chose du genre, il se demanda ce qui l'avait amené à candidater à ce poste exactement. En tout cas, c'était Philippe, nul doute qu'il se serait tiré si jamais ça ne lui avait pas plu, Morphée ne pensa donc pas qu'il s'agissait d'un choix par défaut.

Il ouvrit à nouveau la bouche lorsqu'il fut question de paperasse à remplir – là, ce n'était pas qu'il était légèrement énervée, mais le mot en lui-même le fit considérablement grincer des dents, il détourna le regard, pensa à la montagne qui l'attendait déjà dans son bureau.

Bon, ce ne serait pas si terrible, n'est-ce pas ? Et puis c'était pour la bonne cause ?

Bordel, qu'est-ce qui lui avait pris de vouloir s'investir ici, si c'était pour récupérer les corvées des autres ? Il aurait dû...sans doute venir sous une apparence plus jeune comme il le faisait parfois, au moins, les autres évitaient de le reconnaître. Bon, on lui demandait également d'appeler ses parents car il n'avait rien à faire dans un tel campus, mais c'était une autre histoire.

Morphée soupira. Il suivait quasiment docilement Philippe. À sa suite, Morphée grimpa donc sans trop d'effort dans ce qui devait avoir été le grenier d'une grange. Peut-être même entreposait-on des bottes de paille en attendant l'hiver. En attendant, il avait pu voir quelques frimousses de chat, il espérait ne pas se ramasser quelques coups de griffe en traînant ici. On disait que les félins étaient relativement perspicace, ses démêlés avec cette race ne s'étaient jamais bien fini. Il les ignora, choisissant de croire qu'ils l'ignoreraient à son tour – étaient-ils comme ça avec tous les changelins ? Possible.

Occupé par les chats (l'un d'eux s'était d'ailleurs levé à l'instant), Morphée ne vit pas les quelques photos des étudiants autour des chars. Si ça avait été le cas, nul doute qu'il aurait été impressionné par ces derniers, lui qui était une brêle pour faire tout ce qui était créatif. Il aurait sans doute souri, à la place, il se retrouva rapidement avec une feuille entre les mains.

Et avec ça, il n'avait toujours pas dit qui il était, emporté par le tourbillon de paroles de Philippe.

Morphée s'éclaircit la voix, il était quelque peu embarrassé maintenant. Il se dit qu'il pouvait bien commencer à remplir le formulaire avant de lui révéler tout cela.

« Euh ouais. En fait. »
, commença-t-il mais il était bien occupé à remplir le formulaire. Son âge, 27 ans, mais également son nom complet. Ce devrait être bien plus clair pour Philippe avec ça, peut-être même allait-il le laisser parler. Ou reconnaîtrait-il son écriture avant de déchiffrer son nom (celle de Morphée avait toujours été particulière, elle était penchée et brouillonne, cela lui avait valu quelques embrouilles avec des professeurs de Saint-Ange, on ne la lisait pas facilement).

Soupirant, il la tendit à Philippe.

« C'est plus clair comme ça, je pense. J'ai pas pu en placer une depuis le début. Je te demandais pas ton nom, je le connais, manifestement, je te demandais ce que tu faisais. Je suis heureux de te revoir, surtout si t'as trouvé quelque chose qui te plaît. »

Il ne sourit pas, il avait un poil été vexé de ne pas être reconnu, même s'il pouvait comprendre la stupeur, l'illogisme même de la situation, son apparence actuelle par rapport à celle qu'il avait lors de leur première rencontre.

« C'est dommage que t'aies quitté aussi tôt l'hosto, je t'ai pas dit par lettre mais j'y suis resté deux semaines, j'ai pété une télé, ces imbéciles de Secret Story étaient tellement stupides, mais stupides ! Du coup, je ne sais pas du tout ce qu'est le secret de Benoît, c'est un comble ! »

Il ne mentionna pas leurs échanges, ni l'arrêt soudain. Après tout, avec le temps, Morphée avait bien compris les raisons de Philippe. Il se calma un peu.

« Sinon, t'inquiète. Je comprends tes raisons de l'époque. Ça a l'air cool ici, ça fait longtemps que je voulais m'inscrire. T'as l'air dans ton élément, ça fait plaisir à voir. »


Spoiler:
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Philippe Bruyère
Philippe Bruyère
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Date d'inscription : 05/06/2023
Philippe Bruyère
Mar 15 Aoû - 1:05
Ouais, comme Philippe détestait la paperasse et ce genre de formalités administratives, il était décidé à l'expédier au plus vite pour pouvoir retourner à ce pourquoi il s'était proposé pour devenir président du club : veiller sur tous ces gamins bouillonnant d'hormones. Il avait déjà été très sympa de demander à son collègue s'il avait des questions. Il prit le formulaire rempli, fronçant les sourcils en voyant l'écriture qui lui paraissait bien familière. Puis il lu le nom et le prénom. Une fois, deux fois, trois fois, parcourut le reste du document, avant de relever les yeux vers Morphée, de regarder à nouveau du formulaire, puis de fixer à nouveau le blond. Non, il ne l'avait pas reconnu. Parce que la dernière fois qu'il l'avait vu c'était un gamin paumé sur son futur, avec des bandages partout cachant la moitié de sa tronche cramée. Et que là, devant lui, il avait un jeune premier avec un poste et responsabilité, et que putain d'abord comment il aurait pu deviner que le poste dont il lui avait parlé dans ses lettres était à la FEAH, chez la fac des ratés, c'était un ancien de Saint-Ange, bordel, non ? Philippe n'était pas le genre de personnes qui aimaient les surprises et là il se sentait pris au dépourvu, presque pris au piège. Il n'aimait pas ça du tout. Car il n'avait pas oublié Morphée. Leur correspondance lui manquait toujours un peu. Et qu'il avait caressé l'espoir de le revoir un jour, même si il n'avait jamais osé franchir le pas après avoir mis fin à leur relation de façon aussi abrupte, il avait même répété plusieurs dans sa tête le discours qu'il lui tiendrait pour s'expliquer. Mais il ne s'était jamais attendu à tomber ainsi par hasard, surtout dans un contexte aussi normal que ça en devenait nul, et tout s'embrouillait dans sa tête.

Sur la défensive, il prit le formulaire pour aller le ranger. Même si l'endroit était vieux et meublé de bric et de broc, depuis qu'il y était, le bureau était aussi propre et ordonné que possible. La saleté et le désordre, ce n'était pas pour lui. Et s'il tolérait ce dernier en bas, les étudiants avaient découvert qu'ils avaient intérêt à ne rien laisser traîner à la fin de chaque rencontre s'ils ne voulaient pas se faire gueuler dessus.  

Il était en faux-couple avec Robin.

Ca il connaissait, il pouvait en parler, ce n'était pas un sujet miné. Malheureusement, ranger un formulaire dans un dossier, et le dossier dans le bon tiroir, ça ne prenait pas des heures, et il dût bien affronter le regard de Morphée. Il ne souriait pas et ça tombait bien, car Philippe non plus. C'était peut-être que lui, mais il trouvait l'ambiance très tendu. Même si le blond voulait lui faire comprendre qu'il ne lui en voulait pas, lui il s'en voulait d'avoir dû faire ça, bien que ça ait été la meilleure chose à faire pour lui à l'époque. Il croisa les bras.

J'ai réfléchi avant d'arrêter de t'écrire. Mais...

Il soupira et se stoppa. Ce n'était le le lieu ni le moment d'aborder tout ça. Ils allaient devoir redescendre pour qu'il lui présente plus précisément le club, car Morphée était là pour ça après tout.

T'es libre après ? Pour boire un coup. On se le sera jamais fait au final, ce verre après l'hosto. Ou un autre soir si tu veux.

Ils avaient des trucs à se dire. Pas seulement s'expliquer, Philippe avait envie de savoir ce qu'était devenu Morphée après l'arrêt de ses lettres. A chaque fois qu'il avait pensé à lui, il avait espéré qu'il aille bien. Il était rassuré de voir ce que ça paraissait le cas. Il décroisa les bras. Merde, il était content de le voir quand même.

T'es conseiller d'orientation alors ? Tu t'en ai bien tiré. Même si j'continue d'penser que tu f'rais des étincelles dans la Maison des Secrets avec ta gueule d'ange. T'as l'air... bien.

D'une main malhabile, il serra brièvement l'épaule du blond. Oh, il était pas idiot, il se doutait bien qu'il y avait son truc de Changeforme dans l'air. Mais quand il pensait dans l'état dans lequel était Morphée à l'hôpital lorsqu'il l'avait rencontré... Il était absurdement fier du chemin que Morphée avait parcouru pour se tenir ici, devant lui.
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Morphée Doisneau
Morphée Doisneau
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Morphée Doisneau
Jeu 17 Aoû - 20:41
C'étaient tout de même de drôles de secrets qu'avaient ces candidats. Du genre un peu énervants, parfaitement la raison pour laquelle il avait enfoncé sa main dans ce poste de télévision à l'époque.

Curieusement, cela ne lui avait apporté aucune satisfaction.

Et maintenant, Philippe savait qui il était, ce qu'il faisait et Morphée en était heureux. Il n'aurait vraiment pas pensé le retrouver dans un tel contexte, mais ce n'était pas plus mal.

Il avait l'air bien.

Mieux qu'avant.

C'était à croire que ce métier qui sauvait des gens leur prenait leur vie, leur vitalité. En quittant le Moineau, Philippe était sans doute redevenu lui-même. C'était sans doute cela, même si cette psychologie de comptoir aurait pu être tout à fait fausse.

« Ah, ouais. Je ne suis pas contre, tu pourras me dire comment t'as arrivé ici. J'ai trouvé rien à faire, à part des étudiants à baby-sitter. »

Il accueillit avec surprise le jugement de Philippe. Lui-même ne se qualifiait pas vraiment de bien, mais il était clair que depuis leur dernière rencontre, Morphée avait clairement évolué en bien. Il avait toujours la tête aussi brouillonne, sa relation avec sa famille était chaotique voire inexistence, ne parlons même pas de celle avec son propre corps, mais sinon, au moins, Morphée aimait ce qu'il faisait. Aider les autres lui donnait l'impression de s'aider un peu lui-même, il ne se sentait mieux que de voir qu'il les avait un peu fait avancer, eux qui avaient parfois été rejetés par leurs semblables.

« T'as l'air bien aussi. », sourit-il en posant à son tour sa main sur l'épaule de Philippe. « Conseiller d'orientation ou terreur des étudiants, ça dépend. Tu vas voir quand on va descendre, j'ai dû en traumatiser un ou deux dans le bureau, mais ça leur apprendra à coller leur chewing-gum sous mon bureau, les cons. », grommela-t-il avec toutefois un léger sourire.

Il ne s'étendait volontairement pas sous son aspect physique, Morphée se doutait que ces petits idiots étaient en train de prêter l'oreille à leur conversation, il ne désirait ni en dévoiler trop sur lui, ni alimenter des ragots inutiles qui n'avaient pas lieu d'être.

« Tu me montres un peu le truc ? Vous montez dans ces choses ? Les vieux sont où ? Y'en a un qui le conduit ? C'est fou, ça, ça doit être génial ! », dit-il, enthousiasme. Morphée avança légèrement, cherchant manifestement à redescendre mais quelques chats lui barraient la route.

L'un d'entre eux soufflait dans sa direction, ce qui fit soupirer Morphée qui jeta un regard dépité à l'ex Moineau.

« Le pire, c'est que je les adore. Ce n'est pas réciproque visiblement, ils sont trop intelligents et savent ce qui est faux. Tu passes devant ? Je crains qu'ils ne m'attaquent, sinon. »
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Philippe Bruyère
Philippe Bruyère
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Date d'inscription : 05/06/2023
Philippe Bruyère
Dim 20 Aoû - 0:07
Bien sûr qu'il avait l'air bien, il était Philippe Bruyère, terreur du désordre sur le campus ! Et vu l'état général de la FEAH et la pingrerie de son directeur, mieux valait être en forme pour ce rôle. Mais oui, il n'était plus le gars brisé en fauteuil ou le mec abîmé qui avait mis fin à sa correspondance. Pas encore assez remis pour envisager un jour la possibilité de remettre le costume, si une telle envie le reprenait dans le futur (et rien n'était moins sûr que ça) mais bien avancé dans la voie de la guérison.

L'étape gênant des retrouvailles dépassées, Philippe put constater qu'ils avaient les mêmes problèmes avec les étudiants. Il en sourit presque.

Donne leur des TIG, ils recommenceront pas.

Il aurait bien continuer à parler de ces sales gosses, et pourquoi pas à se plaindre de leur boss, mais les questions de Morphée lui rappela qu'il n'était pas venu pour ça à la base.

J'te montre tout ça, attends.

Il entrouvrit les lèvres comme pour siffler, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Aucun son perceptible par les humains du moins, car les chats filèrent sans demander leur reste.

Si tu veux te faire aimer d'eux... Nourris-les. Je le fais depuis que je suis sur le campus et ils me feulent plus.

Philippe n'utilisait quasiment plus ses pouvoirs, si ce n'était pour des petites choses comme ça. Il appréciait de ne plus avoir la gorge trop irritée et la voix trop cassée pour chanter. Il descendit et se dirigea vers le vieux véhicule qui donnait son nom au club, bien qu'il soit encore totalement nu de toute décoration et donc nullement coloré.

Alors, ça c'est le char à proprement parlé. Comme tu t'en doutes vu qu'tu bosses ici, on nous en fournit pas un chaque année donc on le bichonne. Le coco date du milieu des Trente Glorieuses, il est pas de première jeunesse donc si t'as des compétences en mécanique, elles sont là bienvenue. J'ai quelques bases de l'armée perso, mais en cas de grosses pannes j'serai pas très utile.

Il partit ensuite vers les étagères et cartons débordants, emplis de choses ne demandant qu'à être utilisé.

Là c'est le matériel de déco. Beaucoup de récup, des dons, des trucs qui ont trouvé dans les encombrants, et le reste c'est acheté avec la participation des inscrits du club ou avec le fric de quelques évènements qu'on organise. Là-bas près du coin cuisine, sous les bâches, c'est la sono, on y fait très attention aussi vu le prix.

Enfin, ce fut le tour de ce qui restait des années passées. Des pancartes aux slogans épicées, des bannières peintes et flamboyantes, des figures en papier mâché, des costumes, et plus encore, on pouvait reconnaître à les décennies auxquels appartenaient les étudiants qui les avaient faites. Philippe y avait mis un peu d'ordre, les rangeant par époque, en se basant des photos qu'il avait retrouvé et c'était sans doute ce qu'il préférait dans le club, après voir le char fini.

Et ça c'est le reste de la déco des chars des années précédentes. On garde le maximum, c'est un peu la mémoire du club avec les photos. Et de ce que j'ai vu, c'est pas rare qu'un char ne soit pas inspiré de ce qui a été fait avant, et les décos peuvent resservir comme ça. Le thème du char de cette année a pas encore été choisi donc si t'as des idées partage les avec les autres.

En rangeant les anciennes décorations, il avait d'ailleurs fait une drôle de découverte. Logique certes, vu l'importance des héros dans ce pays, mais tout de même très déconcertante pour lui. Il secoua la tête, désapprobateur.

Y a quelques années le club a choisi Noir Moineau comme thème. Tsss. Vous avez intérêt à trouver mieux.

Il le savait car il avait trouvait des ailes et des googles amovibles et gigantesques, faites pour le char et des costumes amateurs ressemblants fortement au sien. Quoique maintenant qu'il avait quitté le devant de la scène, il devrait être tranquille, d'autres héros avaient fait leurs coming-out et suivaient la voie qu'il avait ouverte. Aux autres d'avoir leur trombine sur un char, des cartes Panini ou des porte-clés. La gorge sèche d'avoir tant parlé, surtout pour un taiseux comme lui, il décida qu'il était temps pour le blond de voler de ses propres ailes dans le club. Et d'affronter la curiosité sans merci des étudiants.

J'te laisse visiter, ça donne soif de faire l'hôtesse d'accueil. Pour la cuisine chacun ramène ce qu'il veut et on met tout en commun donc hésite pas à te servir si t'as envie de boire ou de manger.

Lui ramenait souvent du thé et ça tombait bien, il allait s'en faire un. Il planta donc Morphée là, pour se diriger vers le coin cuisine.
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Morphée Doisneau
Morphée Doisneau
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Morphée Doisneau
Mer 23 Aoû - 22:08
Morphée le regarda légèrement impressionné renvoyer les chats d'où ils venaient. S'il n'avait pas agit, il aura probablement sauté jusqu'au sol sans utiliser l'échelle, sa nature de Changeforme le lui permettant.

Il avait oublié pendant quelques secondes les pouvoirs du Moineau, alors, en le voyant ouvrir la bouche de la sorte, il avait été légèrement surpris, puis avait souri d'un air nostalgique.

« Et béh dis donc, ça faisait longtemps. »
, chuchota-t-il d'ailleurs d'un air satisfait.

Alors, sitôt descendu, il écouta à nouveau les explications de Philippe. Posa une main sur le char en question, impressionné de voir qu'un aussi gros machin tienne encore. Oh, il avait quelques notions de mécanique datant de sa période super-héroïque, lorsqu'on n'avait des pouvoirs que de type physique, mieux valait compenser avec un équipement adéquat. C'était lui qui s'occupait et bichonnait sa moto, ses connaissances n'étaient plus trop à jour mais il pourrait tenter.

« Pas mal. », commenta-t-il.

Morphée n'avoua pas qu'en réalité, il était parfaitement nul pour tout ce qui était décoration. Cela ne serait sûrement pas un problème avec toutes les petites mains qui les entouraient, Philippe et Morphée pourraient certainement les observer travailler tout en sirotant un café de manière machiavélique.

Il pouffa également de rire lorsqu'il apprit que les jeunes avaient fait un char en l'honneur de Noir Moineau. Fallait dire que Philippe (ou son alter ego) avait été si précieux à leur cause qu'il les comprenait de tout cœur. Et lui-même les aurait encouragés, n'en déplaise au brun légèrement râleur.

« Ah, et je veux bien un café ! », eut-il le temps de dire avant que Philippe ne disparaisse vers la cuisine et le laisse un peu en compagnie de la faune hostile qui composait ce club.

C'était drôle que d'avoir franchi ce pas et d'être vraiment dans ce club. Déjà, une petite meute d'étudiants commençait à se former autour de lui, les questions fusaient, du genre de pourquoi il était venu ici  à la thématique de char de cette année.

- J'aurais jamais pensé que vous viendriez, m'sieur.

Morphée grogna de manière un peu confuse un léger « ben vous voyez j'suis là, mes mains sont en mousses et je suis incapable de faire la moitié de ce que vous faites, mais je sais reconnaître quand j'sais pas faire des choses, vous vous ferez un plaisir de me montrer, j'en suis sûr. »

Il tapa amicalement sur une épaule, alors qu'il tentait de retenir les noms des personnes qui l'entouraient. Oh, il les oublierait certainement d'ici une heure, il n'y en avait qu'un ou deux qu'il connaissait déjà et il était très mauvais pour ce genre d'exercice. Ils n'iraient pas trop se plaindre si il les inversait les uns les autres.

« Je suis sûr qu'il y a moyen de gratter de la thune à Scipio, faut juste attendre novembre qu'il soit obligé de caser tous les budgets avant qu'ils ne soient clos. Si on s'y prend bien, le char sera magnifique l'an prochain. »
, il pouffa de rire, lui-même se prend au jeu, il s'avoue que de voir cette grosse bestiole à terre, inactive, ça lui donne carrément des frissons. Il passe d'ailleurs la main dessus, a quelque mot avec un étudiant à son sujet, passe dessus, obtient d'autres informations.

Oh, Morphée était quelqu'un de relativement sociable et les étudiants de la FEAH n'étaient pas de la plus mauvaise compagnie. Si certains le connaissaient toujours bougons, ils purent donc avoir le plaisir de découvrir un sourire presque enfantin sur le visage de Monsieur Doisneau.

« Si on réussit à soutirer assez de fric à Scipio, on pourrait même collecter de l'argent pour en acheter un deuxième. C'est encombrant ces trucs, je me dis qu'il y a des gens qui pourraient s'en débarrasser à bas prix, non ? Il est vraiment beau, c'est impressionnant, par contre vous êtes sûr qu'il tiendra jusqu'à l'an prochain ? Les trente glorieuses quoi. Tu leur rends bien service, hein pépé ? », dit-il en caressant la bête.
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Philippe Bruyère
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Philippe Bruyère
Ven 25 Aoû - 13:24
Bah bien sûr, il était serveur en plus d'être président. Philippe prépara donc un café en plus de son thé, en ronchonnant un peu, parce qu'il aimait bien ça, ronchonner. Le jeune qui s'était mis de la colle dans les cheveux était en train de se laver les cheveux au lavabo, pendant que son jumeau regardait le petit assemblement qui s'était formé d'un oeil suspicieux en buvant de l'ice tea premier prix.

C'est qui l'nouveau ?

Le conseiller d'orientation.

Il fait jeune.

Tu as peur qu'il te fasse de l'ombre ?

Le brun ria moins lorsque le faux-blond lui versa son reste de verre sur la tête et contrattaque en l'aspergeant. Se faisant asperger au passage, Phil' mit une taloche aux deux derrière la tête, avant de prendre les deux cafés.

Nettoyez si vous en foutez partout.

Lorsqu'il revint, les étudiants étaient en train de parler de l'idée de Morphée pour un deuxième char. Ils s'écartèrent pour laisser passer Philippe, qui semblaient leur en imposer même si chez les gars, tous le dépassaient d'au moins une tête. Il tendit son café à son ami, s'incrustant tout naturellement dans la conversation. Il avait potassé sur le club et son histoire en devenant président, et avait même assisté à une Pride à Avalyon une année (celle précédent où il avait eu un char à son effigie maintenant qu'il y pensait) où il avait vu le Charc-en-ciel en action. Il avait donc confiance en leur bon vieux char pour ne pas les lâcher maintenant.

T'inquiète pas pour lui, y a toujours les apprentis craft-heroes qui viennent filer un coup de main si y a un gros pépin avec lui, il devrait encore tenir quelques années. J'suis même pas sûr qu'il y ait encore beaucoup de pièces d'origine dessus.

Il souffla doucement sur son thé encore fumant, avant d'en voire une gorgée sans sourciller.

Mais si t'arrives à soutirer de l'argent à l'autre pince, j'veux bien du nouveau matériel d'entretien.

Le directeur de la FEAH ne lui avait pas fait forte impression. Il lui avait paru bien superficiel les quelques fois où il l'avait rencontré, trop pour être à la tête d'une université. Ainsi il trouvait toujours plus urgent à faire que de nettoyer le tag "^^ monsieur scipio enculé" qui trônait sur un mur du campus. En tout cas, voir l'ancien Changeforme entouré comme un héros par ses groupies le faisait intérieurement bien se marrer. S'il avait continué en tant que super-héro, les média en auraient sûrement fait une grande figure du paysage gaulois et ses produits dérivés se seraient vendus encore plus que ceux du Noir Moineau.

T'es un vrai aimant. J'vais p'tetre te laisser la présidence à la fin de l'année.

Un dhampire aux cheveux mouillés le taquina à son tour.

Mais qui va nous râler dessus si vous partez m'sieur ?

J'veux pas partir, j'veux juste lui refiler officiellement la paperasse et me la couler douce aussi, gâche pas mon plan.

Ca fit rire les étudiants qui les entouraient. Si Philippe les engueulait beaucoup à cause du désordre, les papiers venaient après. Il donna une tape bourrine dans le dos de Morphée, admiratif de l'idée qu'il avait eu en tout cas. C'était pas un intellectuel, il était plus dans l'action. C'était la première fois qu'il était vraiment à la tête de quelque chose et l'idée de pas faire tout ce qu'il fallait pour le club le stressait. Il était vraiment content de l'avoir retrouvé lui.

J'aurai jamais pensé qu'il y avait un moment spécial dans l'année où demander de la thune. J'ai pas fait l'université, j'ai même pas mon bac pour te dire, j'sais pas trop comment ça fonctionne leur organisation. T'as bien fait de rejoindre l'club, tu vas nous être utile.
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Morphée Doisneau
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Morphée Doisneau
Lun 28 Aoû - 18:17
Un deuxième char, ce serait tellement top.

Il commençait déjà à sourire, lui qui ne l'avait pas souvent, soupirait, puis jeta un regard à Philippe qui revenait déjà.

Il avait le café tant attendu, si bien que Morphée eurent les yeux qui brillèrent de manière tout à fait étrange. Puis il le remercia chaleureusement avant d'y tremper ses lèvres.

C'était du jus de chaussette, pas mieux que celui qui venait des distributeurs du campus. Il eut du mal à retenir une grimace, parce que Philippe avait fait un effort, parce que c'était lui. Il se contint à temps et adressa à tout le monde un sourire à peine forcé en gardant dans sa main la tasse presque pleine.

« Oh, même si je connais les ficelles, c'est pas pour autant que je réussirais à 100%. Scipio est vraiment un gros radin additionné d'un type chelou impossible à cerner. Du genre à te dire qu'il va y réfléchir et te faire un bras d'honneur derrière le dos. Mais on tentera. »

Et il n'avait aucun scrupule à le dire devant des étudiants, ce n'était pas comme s'ils n'allaient pas devoir subir les affres de Scipio et de sa terrible direction.

C'était agréable, les visages à leurs côtés étaient familiers, il n'atterrit que lorsqu'il entendit le mot paperasse et la conséquence de ce que cela impliquait. Oh, n'avait-il pas déjà entendu Philippe évoquer cette partie bien chiante du club ? Morphée ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel accompagnant le tout d'une grimace bien sentie.

« La paperasse ? Et tu penses pas qu'on pourrait confier ça à un étudiant et relire le tout après ? C'est pas comme si Scipio nous en infligeait pas assez, je suis même en train de justifier les stages de certains étudiants, c'est la galère totale. »

Oh, il ne savait pas s'il allait être très utile comme Philippe le pensait. Il connaissait peut-être un peu le côté administratif du campus, mais il n'avait pas franchement de très bonnes relations avec l'administration.

Avait le défaut d'être bien trop franc (insultant?) avec les gens.

Changeait rapidement d'humeur, de tête et ne faisait aucunement ce dont il avait envie.

D'ailleurs, il visa le jeune dhampire à côté de Philippe, celui aux cheveux mouillés, là.

« Toi. Sacha. Ou Kecha ? Ça te dirait la paperasse ? Je suis sûr que tu as envie d'un poste à responsabilité. »

Il lui adressa un sourire (craquant) et d'ailleurs, à ce moment-là, il sembla que le visage de Morphée bougea légèrement pour acquérir des caractéristiques physiques gommant rides ou imperfections. Là, il était satisfait, là, il pouvait faire éclore son naturel acide et taquin. Il rendit d'ailleurs la tape derrière le dos à Philippe puis fouilla dans sa poche pour toucher le Moineau miniature qu'il gardait depuis tant d'années. Ce dernier avait été bouffé par le temps, la peinture était écaillée et il avait perdu une de ses ailes.

« Et bien, quel hasard, c'est fou. », soupira-t-il. « Je retiens pour cette histoire de char. Mais si je tombe sur une annonce providentielle pour un deuxième, tu ne seras pas contre ? Enfin, c'est pas comme si je voulais t'imposer des choses. J'aime bien cet endroit, c'est apaisant. Je ne sais pas si c'est pareil pour toi, mais on a l'impression d'être nous-mêmes. »

Morphée jeta un autre coup d’œil sur les autres étudiants autour de lui (ça y est, il se souvenait du nom du petit brun, c'était quelque chose comme Orion, il se souvenait qu'il lui avait dégotté un stage cool pour sa deuxième année, c'était toujours un bonheur que de voir un étudiant heureux...même ceux qui finissaient par coller des friandises sur son bureau).

« Attends, je reviens. »

Et cette fois, Morphée se dirigea vers la cuisine où avait disparu Philippe tout à l'heure. Là, il se retrouva seul quelques secondes. Il regarda brièvement son reflet dans le miroir, se relâcha quelques secondes et son image apparut non brouillé.

Morphée jeta un œil noir au reflet avait de mettre du café dans l'appareil et de le déclencher. Plus il vieillissait, plus il avait du mal à maintenir cet état longtemps. Il jeta le café dans l'évier et souffla ; il resterait sûrement ici quatre ou cinq minutes. Dans l'idéal, un peu de sucre serait le bienvenu, il fouillerait les tiroirs pour voir ce qu'il pourrait trouver.
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Philippe Bruyère
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Philippe Bruyère
Mer 30 Aoû - 14:51
Philippe sentait venir les soirées après le travail où ils se retrouveraient autour d'un verre pour tailler Scipio. Il avait déjà hâte.

P'têtre que si tu te changeais en jolie midinette, ça t'aiderait à le convaincre.

Eh oui, car pour parfaire le cliché, Scipio était un homme à femmes. Mais l'hétérosexualité flamboyante de son patron était sans doute ce qui le gênait le moins chez lui, du moment qu'il ne touchait pas à ses étudiantes. Le concierge dissimula un sourire derrière son verre en carton rempli de thé en voyant à son tour Morphée se plaindre de la paperasse et essayait de la refiler à quelqu'un d'autres. Il lui murmura à l'oreille le moyen mnémotechnique que toute personne en contact avec les jumeaux devrait retenir.

Cheveux noirs. Kecha.

Le brun secoua joyeusement sa tête. A force de voir son frère, il était immunisé contre les techniques de beaux gosses.

Vraiment pas. J'ai déjà mon jumeau à gérer, ça me suffit niveau responsabilités.

Et il prit la fuite avant que le conseiller d'orientation ait d'autres idées farfelues. Bon, eh bien, chacun allait devoir continuer avec sa paperasse hein, lui le club, Morphée les stages. Bien content d'avoir un travail où il n'avait rien à faire de ce côté là. Si l'ancien super-héros n'avait aucune idée d'où est-ce que Morphée pensait trouvait un nouveau char pas cher, il lui donna carte blanche.

Non, j'serai pas contre. Et j'ai compris, j'continuerai à gérer la paperasse. Jusqu'à ce qu'je trouve une bonne poire à qui la refiler.

En disant cela, il fixa les autres étudiants encore autour d'eux, qui tout d'un coup se souvinrent qu'ils étaient là pour une bonne raison, qui n'était pas jouer les mouches à miel autour de Morphée. Ils s'éparpillèrent comme une volée de moineaux, les laissant seuls. Philippe hocha la tête. Tant mieux si le blond se sentait déjà chez lui, c'était le but. Lui n'avait pas besoin de ça, mais c'était très agréable de voir tous ces jeunes se sentir libres d'être eux-même ici. C'est pour ça qu'il continuerait à se taper la paperasse chiante et à se battre pour la moindre miette de budget supplémentaire. Le meilleur pour ses petits fabricants de charc-en-ciel.

J'comprends ce que tu veux dire. Ce club est fait pour ça. Il lui confia, l'air de rien. J'me sens moi-même depuis que j'ai quitté mon ancien job.

Plus d'alter-ego, plus de copain toxique, plus de responsabilités de vie ou de mort, et même plus de mal de gorge, c'était reposant. Il hocha la tête et partit de son côté ressembler tous les jeunes. Avec tout ça, ils n'avaient pas beaucoup avancé dans leur braimstorming du thème de l'année. Il sortit un tableau, et tout le monde se rassembla pour dire ses idées. Un.e des plus ancien.ne notait ce que chacun disait, et lui avait juste à vérifier que les idées proposées n'avaient été faites les années précédentes, comme une des règles implicites du club était d'innover chaque année. Sacha proposa Carmilla, une histoire victorienne de vampires au fort sous-texte lesbien. Une autre enchaîna sur le même genre avec le Clan des Poe, un manga précurseur, puis ce fut au tour de Dumbledore, et même d'un Edward x Jacob. Le mot Tecktonik fut lancé alors, coupant les inspirations littéraires, et inscrit sur le tableau, au grand damn de Philippe et d'un des dhampires.

Eurk, la tecktonik c'est so 2007.

Bref, tout le monde s'amusait bien et c'était très bruyant, Morphée devait sûrement les attendre de la cuisine.
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Morphée Doisneau
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Morphée Doisneau
Ven 1 Sep - 21:31
Loin de lui l'idée de se transformer en femme pour négocier une prime ou des subventions en plus pour le matériel. Rien que l'idée de penser aux yeux de Scipio à l'instant où il le ferait suffisait à le rendre mal à l'aise.

(mais sur le coup, il avait pouffé de rire, l'idée était drôle, sans la réaliser)

Alors, là, seul dans la cuisine alors qu'il les entendait déjà réfléchir à une thématique pour les chars de l'an prochain, Morphée eut un drôle de sourire. Il se dit qu'il était temps qu'il s'active, ouvrit un placard ou deux pour en sortir une tablette de chocolat soigneusement cachée. Il s'occuperait d'indemniser la personne qu'il pillait de manière pas du tout honteuse, en attendant, enleva l'emballage pour la porter à sa boucher.

Sa saveur se répandit sur sa langue en un instant, il s'assit sur la table et soupira, tenta de nouveau la métamorphose.

Rien ne se passa et Morphée rit de dépit. Il savait qu'il fatiguait de plus en plus, utiliser son pouvoir à toute heure de la journée n'arrangeait rien, il fallait dire. Il y eut une petite bosse qui apparut au milieu de sa main à un endroit où la brûlure s'étendait, puis plus rien.

Il y eut un grognement, un mouvement de tête vers l'arrière et la boule disparut.

C'était bien un lieu pour être soi-même, n'est-ce pas ? C'était sans doute l'occasion qu'il attendait pour franchir cette limite qu'il s'était lui-même imposée ?

Morphée descendit de la table, mordit à nouveau dans la tablette de chocolat avant de la mètre dans sa poche. Là, il ouvrit la porte et franchit les quelques mètres qui le séparaient du brouhaha.

C'était sans doute moins fatiguant d'être Morphée que de rester le Changeforme. Après toutes ces années à être le Changeforme comme Philippe avait sans doute été le Moineau, ce changement était quasiment agréable. Pour une fois, il ne se sentait pas agressé à chaque pas qu'il faisait, sa peau ne le tirait pas, il n'avait pas envie de boire, quasiment pas envie de sucre. Alors, il y en sans doute des regards et il sut qu'on se murmura quelques trucs sur son dos, mais Morphée pouvait comprendre la surprise, peut-être la stupéfaction.

Presque paisiblement, faisant style de ne pas être la cible de tous les regards, l'homme se dirigea en direction de Philippe presque calmement (presque, parce qu'intérieurement, il était stressé comme jamais, sa main droite, celle brûlée, tremblait légèrement).

Il ouvrit la bouche et tenta de hausser le ton.

« Vous aimez quoi les gosses ? Tokio Hotel ? », rajouta-t-il même si leur musique lui brûlait plus les oreilles qu'autre chose.

Il se frotta nerveusement le bras droit, un peu anxieux, puis sortit la tablette de chocolat volée de sa poche pour en mordre de nouveau une bouchée.

Il glissa à son ami.

« C'est gentil, les transformations, mais ça fatigue. J'espère que les gosses ne sont pas trop déçus hein, adieu le beau gosse. »
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Philippe Bruyère
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Philippe Bruyère
Lun 4 Sep - 17:39
Lorsque Morphée revint sans les fards du Changeforme, le visage de Philippe ne trahit aucune surprise, gardant sa resting bitch face habituelle. Mais il ne s'y attendait pas. Il évita de trop le fixer, comme il avait envie de le faire pour deviner jusqu'où s'étendait ses anciennes blessures. Il pourrait faire ça plus discrètement lorsqu'ils iraient boire un verre à deux.
Comme il était l'adulte des lieux (enfin, le deuxième maintenant avec Orphée) il fit fi de la surprise générale pour recentrer les esprits sur le sujet et non sur l'apparence naturelle du conseiller d'orientation. Il fronça les sourcils, perplexe par la proposition du blond.

C'est quoi ?

Alors que des jeunes se lançaient dans une explication passionnée sur le 'meilleur groupe du monde' à un Philippe qui ne savait pas trop quoi penser de la mode emo et de tous ces trucs trop hype pour lui, il pencha la tête sur le côté pour répondre à Morphée. Il ne comprenait pas pourquoi il se prenait la tête sur comment les étudiants trouvaient sa vraie apparence.

On s'en fout, t'es trop vieux pour eux.

Lui le trouvait pas mal, même avec ses cicatrices. Mais Phil' en avait vu, des blessés, et il ne se voyait pas dire ça à un gars qui était suffisamment jeune pour avoir eu des posters de lui dans sa chambre, enfin du Moineau. Manquerait plus que son ami croit qu'il le drague à peine retrouvé tiens ! Ayant un peu mieux saisi ce qu'était Tokio Hotel (la preuve que Morphée était un djeune, il connaissait ça), il se permit une petite blague, afin de finir de distraire l'attention de sur Morphée.

On pourrait, on a déjà des jumeaux.

Je quitte le club !

Des éclats de rire se firent entendre, puis d'autres clubs furent encore proposer. Dont un par Kecha, qui était bien décidé à défendre son droit à ne pas finir déguisé en allemand maquillé sur un char devant tout Avalyon.

Un charc-en-ciel Chat-Arc-en-ciel !

Déjà fait. Un des premiers, fait la troisième année du club.

Soupir déçu du brun. Même Philippe alla de sa petite proposition.

Un char Scipio. Il est flatté et il nous file la thune pour nous en prendre un nouveau l'année prochaine. A la place des confettis on lancera des billets de Monopoly.

Avec toutes ces propositions plus ou moins sérieuses, le tableau ne tarda pas à être rempli. L'édudiant.e écrivait de plus en plus petit. Phil' finit par avoir pitié d'ellui et tapa des mains pour obtenir le silence.

On commence à être pas mal. Si vous avez des dernières idées, allez-y, sinon vous pourrez réfléchir à tout ça pour la prochaine rencontre et on pourra commencer à voter.
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Morphée Doisneau
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Morphée Doisneau
Mar 12 Sep - 21:39
Morphée eut un léger rire concernant la petite pique de Philippe.

Ainsi, il était un jeune. C'était amusant, puisqu'il n'avait en réalité jamais eu de préoccupations qu'on aurait pu qualifier comme jeunes. D'ailleurs il en apprit plus sur le fameux phénomène du moment grâce aux mômes qui composaient le club.

« Il y a des jumeaux ? Allez, vous devriez vous dévouer ! »

Bon, les seuls moments où il les avait entendu, c'était dans un obscur bar où ils avaient passé des chansons pendant une soirée. Il se souvenait de quelques cris et d'un « Bill » bien senti, il avait juste relevé la tête vers la fin de la soirée, bien alcoolisé et battant la mesure d'une chanson un peu plus motivante que les autres.

Ce n'était pas eux qui chantaient Benzin ?

Morphée pouffait donc de rire et regardait les jumeaux avec un sourire aux lèvres. Comment était-il possible de s'ennuyer dans ce monde avec de tels énergumènes ? (enfin, sans responsabilité, ça allait, Morphée plaignait juste un peu le prof' fatigué qui devrait être amené à leur expliquer quelque chose ou les canaliser).

Concernant les autres idées qui fusaient de tous les côtés, il y eut autant de propositions insensées que logiques, allant de Castlevania qui était un jeu dont même le nom disait quelque chose à Morphée, des mangas dont le nom devait ressembler à quelque chose comme Dead Not, Code Biss ou encore un avec le nom de Kyo dedans et un titre plutôt long. Les étudiants avaient vraiment de l'imagination, le plus dur allait sans doute être de se décider pour quelque chose qui mette tout le monde d'accord – et franchement, Morphée avouait volontiers n'avoir que des idées de merde sur ce genre de trucs, cela ne compterait que sur lui qu'il

« Scipio c'est une idée pas conne, si on veut des crédits, ça pourrait p'tete marcher, et puis. Attends. »

Il y en eut un moment de blanc où Morphée parut se concentrer intensément. Il fronça les sourcils, et la métamorphose s'opéra de nouveau. À défaut de ne jamais l'avoir vu à poil (dieu merci), son Scipio n'avait pas l'air d'être identique mais il pouvait tout à fait passer pour son clone pour quelqu'un à l’œil non entraîné. Morphée leva la même et les salua à la manière de miss France et ouvrit de nouveau la bouche.

Son timbre de voix n'avait pas changé mais il était devenu légèrement irritant – là était la ressemblance.

« Chers élèves, je vois que vous vous reposez alors que vous pourriez me cirer les pompes avec votre langue. Qu'attendez-vous !? »


Il eut un léger rire puis revint à sa forme originelle avant de se prendre des tomates sur la tronche puis jeta un regard à Philippe.

« Je crois que c'est le bon moment pour s'enfuir, non ? »
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Philippe Bruyère
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Philippe Bruyère
Mer 13 Sep - 23:09
Aussi imparfaite qu'était l'imitation de Morphée de leur directeur bien-aimé, elle eut le mérite de faire rire Philippe. Un vrai rire, pas les sourires ou les soufflements de nez qu'il avait des fois devant les conneries des jeunes du club. Si ses cris étaient dévastateurs et redoutés, l'ancien Noir Moineau riait très légèrement plié, presque sans bruit, sa bouche dissimulée derrière le dos de sa main. C'était la première fois que les étudiants le voyaient rire, et rien que pour ça, Morphée était très très fort. En une seule rencontre, le conseiller d'orientation était déjà adopté par le club. Cependant Philippe se reprit vite, se rappelant que c'était à lui de clore les rencontres. Il hocha la tête en direction de son ami, à nouveau sérieux.

Ouais.

Pui il s'adressa à tous. Les étudiants qui étaient assis se levèrent.

On f'ra pas mieux qu'ça aujourd'hui, donc j'propose qu'on en reste là cette fois. Ok les mômes ? Comme d'hab, ceux qui veulent rester traîner peuvent, du moment que vous mettez pas l'bordel. Les derniers déposent la clé au secrétariat, j'la récupèrerai demain.

Sur ces mots, tout ce petit monde se dispersa certains vers la sortie, d'autres vers les toilettes, d'autres encore vers la cuisine, ou pour certains restèrent simplement sur place, à papoter. Morphée reçut des aux revoirs enjoués, pendant que Philippe était parti nettoyer son verre. Il entreprit ensuite de remplir des gamelles de croquettes pour les chats qui zonaient dans leur club. C'était un de ses petits plaisirs. Les moins farouches se frottaient même à ses jambes pendant qu'il le faisait, et il en profitait pour caresser leurs petites têtes toutes douces pendant qu'il leur râlait dessus pour la forme. Il se redressa lorsque Morphée le retrouva. Il n'avait pas insisté pour continuer, car il était pressé de pouvoir se retrouver seul avec lui. Ils avaient sans aucun doute plein de trucs à se dire.

Toujours ok pour ce verre ? J't'invite.
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Morphée Doisneau
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Morphée Doisneau
Sam 16 Sep - 11:42
La séance de brainstorming était visiblement terminée et Morphée sentait quelques gouttes de sueur lui couler sur le front. Il avait voulu faire le fier à montrer l'étendue de ses pouvoirs, mal l'en avait pris. Bah, au moins, il aurait fait rire Philippe, ce qui l'avait étonné et fait plaisir. Le coup de la transformation en Scipio, il retenait même s'il se doutait que l'affaire aurait pris une autre tournure si ce dernier était descendu de son perchoir pour leur faire une petite visite surprise.

Alors Morphée, sitôt recouvré sa véritable forme, n'avait pas tardé à aller rejoindre son ami. Il était en compagnie des chats alors il s'était montré un poil distant, était resté dans son dos, debout en attendant qu'il finisse de leur donner à manger.

Oh, il aurait pu suivre les conseils de Philippe un peu plus tôt, leur donner lui-même les croquettes, mais vu l'état de fatigue dans lequel il était, il préférait manifestement s'en tenir au minimum. Là, à sa place, il était à suffisamment bonne distance pour qu'ils le laissent tranquille et vice versa.

« Toujours OK. Je connais un certain nombre de bars, mais si tu veux m'en faire découvrir un, j'en serai ravi. Je t'attends vers la sortie, le temps que tu finisses de leur causer. »

Et Morphée recula très prudemment vers la porte de sortie, ne tournant jamais le dos à ces satanés félins, persuadés que ces derniers allaient lui bondir dessus et dessiner sa faiblesse. Enfin, c'était oublier Philippe et ses pouvoirs, il savait qu'il l'aiderait en cas de problème, mais il n'y avait aucune raison pour que ça arrive.

Morphée l'attendit donc au niveau de la sortie, adossé à un mur, grignotant la suite de la tablette de chocolat qu'il avait honteusement volé dans les cuisines du club. Quelques instants plus tard, le temps d'une petite ellipse narrative, les deux compères étaient sur les pentes. Morphée se demandait si oui ou non ils descendraient sur Avalyon : l'avenir le disait, les bars étaient en effet plus nombreux mais la mentalité des gens de là-bas un brin hostile à tout ce qu'il pouvait se passer dans le campus. On comprenait pourquoi Morphée préférait rester dans le secteur et qu'il y avait même son appartement.

« Y'a un bar à deux dans deux rues, aussi un bar à karaoké – terrible, je m'y suis torché la gueule y'a une nuit, vaudrait mieux pas que j'y entre de sitôt, ceci dit. Ah, et puis la Sirène qui chante, c'est plutôt un café. », Morphée mit les mains dans ses poches et sourit. C'était la première fois qu'il se baladait en ville aussi librement avec Philippe, il se souvenait de la promesse qu'ils s'étaient faites, à l'hôpital et était heureux d'y être enfin.

Là, il n'avait plus du tout l'impression d'être moche ou horrible, d'avoir cette cicatrice qui lui maculait le visage ou une vue qui baissait au fur et à mesure des années à cause de l'explosion.

Il tapota l'épaule de Philippe, s'assurant de ne pas y mettre autant de force qu'il avait jadis pu le faire avec Orphée.

« J'suis heureux d'être ici en ta compagnie. Ça faisait vraiment une paye. »
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Philippe Bruyère
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Philippe Bruyère
Dim 17 Sep - 16:20
Le temps d'un ellipse subtilement amené, et les deux gaillards étaient en train de marcher l'un à côté de l'autre dans les rues du Petit Ludun. Phil' ne trainait jamais ici d'habitude. Après chaque journée de travail, il s'empressait de prendre le funiculaire pour rejoindre l'autre partie d'Avalyon, rejoindre son T2. On ne l'avait jamais emmerdé, pas pour être du campus en tout cas. Le fait qu'il soit un homme blanc en bonne santé et tout ce qu'il y a de plus banal y était sans doute pour beaucoup. Comprenant que Morphée comptait rester dans le coin, ce qui signifiait risquer de croiser des groupes d'étudiants ou pire, des collègues, l'ancien héros eut un froncement de nez.

J'bois jamais ici, pas envie d'croiser des gens du campus quand j'suis pas payé pour le faire, mais j'aime bien le nom de la Sirène qui chante, donc va pour lui. J'te traînerai au karaoké un autre soir.

Il avait très envie d'entendre Morphée chanter. Allez savoir pourquoi, il l'imaginait chanter faux, avec des tons trop aigus ou trop graves aux mauvais moments. Pour son ami, il voulait bien supporter les risques qu'impliquer le Petit Lundun, à savoir sociabiliser avec des gens de la FEAH en-dehors de son 35h payé au SMIC. Il lui jeta un coup d'œil lorsqu'il exprima sa joie d'être avec lui. Ce n'était pas tous les jours qu'on lui disait ça, alors bien sûr, ça lui fit plaisir. Mais en même temps, cela ranima sa culpabilité de l'avoir planté avec une lettre, sans lui donner la possibilité de le recontacter et il détourna les yeux. Comme il n'avait pas l'intention d'aborder le sujet sans une bière à la main, il ramena la conversation à un sujet plus actuel.

Ouais. Qui aurait cru que l'gars qui voulait casser des genoux conseillerait des p'tits jeunes ?

C'est pas ce qui allait aider à casser l'image de fabrique à vilains de la FEAH, même si c'était satisfaisant d'imaginer la réaction des pontes de Saint-Ange en apprenant qu'un de leurs anciens héros avait rejoint la concurrence.

Tu t'y plais à la FEAH ? Si on oublie la direction, c'est pas mal comme endroit. J'crois que j'aurai aimé aller dans un endroit comme celui-làsi j'avais eu mon BAC, les jeunes ont l'air de bien s'marrer quand j'les vois.

Mais ironiquement, il ne serait pas devenu le Noir Moineau, donc c'était un regret sans en être un. Il aurait voulu finir son lycée correctement mais à côté, il n'avait pas à rougir de comment il s'était débrouiller après ça.
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Morphée Doisneau
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Morphée Doisneau
Lun 18 Sep - 18:28
Une petite bière à la Sirène qui chante (qui chante ? Il lui semblait qu'il se trompait encore sur le nom, il ne parvenait jamais à s'en rappeler. Qui fume ? Qui joue ?) leur ferait sans doute le plus grand bien. Il comprenait évidemment Philippe, lui-même préférait parfois ne pas voir les mêmes mômes qu'il voyait toute la journée, mais il s'avouait volontiers qu'il préférait l'ambiance à l'intérieur des murs qu'à l'extérieur. Les rires étaient plus francs, il se reconnaissait plus en chacun d'entre eux, même s'il faisait le maximum pour ne pas nouer d'amitié avec des étudiants.

« Ouais, qui aurait cru. J'sais pas trop ce qui m'a pris, j'ai vu cette annonce et j'ai candidaté, c'est aussi simple que ça. Je n'ai aucun diplôme dans le domaine, je ne pensais vraiment pas être pris. Ils recrutent vraiment n'importe qui. Enfin, j'te jure que de temps à autre, je pourrais en casser, des genoux, surtout ceux de ces connards du département des sciences. »

Il aimait bien marcher dans les rues du Petit Ludun en compagnie de Philippe, c'était comme s'il retrouvait enfin un ami perdu de vue pendant longtemps. L'histoire de la lettre était quasiment oubliée, d'ailleurs, c'était comme s'il n'avait cessé de s'envoyer de courrier et discutaient d'un air léger : lui qui avait l'air d'oublier la cicatrice qui lui collait à la peau, Philippe qui allait découvrir la Sirène qui fume.

Le café n'était pas bien loin, il montra à Philippe un écriteau qui ne tarda à apparaître dans leur champ de vision.

« Ah. Qui fume. C'était pas du tout ça. Le campus est cool, je trouve. On se fout beaucoup de la gueule de Scipio car il a la tête à l'emploi, mais Dudikoff n'était pas mieux, je sais pas ce que tu en penses. »
, dit-il en franchissant la porte de la Sirène.

Morphée appréciait l'ambiance de ce bar. Contrairement à ceux qui avaient pignon sur rue, ce dernier était un peu caché dans le décor et avait ses habitués. Il n'y avait jamais croisé d'étudiants et avait remarqué que l'endroit était un peu le refuge de certains collègues ou héros de passage. Il y régnait une atmosphère un peu vintage, avec de la musique des années 50 et de vieilles affiches un peu art nouveau. Le blond salua le patron qui n'eut pas l'air de le reconnaître – et il comprit puis alla leur trouver une place. C'était petit, c'était l'happy hour et Morphée comptait bien en profiter.

Il commanda deux pintes.

« J'aime bien l'endroit, il y a des soirées fléchettes ou quiz de temps à autre. C'est pas trop fréquenté par les étudiants. Alors. Raconte-moi. Et toi, qu'est-ce qui t'a amené à la FEAH ? »
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Philippe Bruyère
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Philippe Bruyère
Lun 18 Sep - 22:49
Eh bien, il savait pas ce que le département des sciences lui avait fait, mais ça devait être costaud. Comme ils arrivaient au café, Philippe n'eut pas le temps de lui demander, mais il faudrait qu'il essaie d'y pense tout à l'heure.

J'serai pas dire, c'est que ma deuxième année ici. Toutes les pontes se ressemblent pour moi.

L'intérieur de la Sirène qui fume n'était pas déplaisant, avec une identité qui lui était propre, mais les années 50's, c'était pas trop son truc. Lui était plus années 60-70, l'âge d'or du rock. Et jamais de la vie il deviendrait un régulier d'un endroit qui organisait des quizz, surtout si des collègues y trainaient aussi. Philippe n'était pas croyant et n'avait donc pas une idée nette de ce qu'était l'enfer, mais passer tout une soirée à répondre à des questions de géographie ou de culture G coincé entre deux profs y ressemblait beaucoup. Il eut donc un grognement lorsque Morphée lui dit aimer l'endroit, ne se mouillant pas plus. Puis vint le moment de parler de lui. De l'après-Massilia.

Pareil que toi. J'ai vu une offre d'emploi, j'ai postulé, j'ai été pris. Avant que l'Noir Moineau prenne tout mon temps, j'bossais dans une p'tite boîte de BTP, donc les p'tits travaux ça me connaît. Mais avant d'finir ici, j'ai fait un peu d'intérim. Y a ma soeur et sa fille qui vivent là, 'fin, dans l'autre partie d'Avalyon, j'voulais me rapprocher d'elles. J'garde la gamine des fois, elle m'appelle Tonton Pioupiou.

Bien malgré lui, un petit sourire attendri se dessina pendant qu'il parlait de la petite Taous. Morphée avait de la chance, dans d'autres circonstances il aurait eu le droit à un visionnage obligatoire de toutes les photos que Philippe avait d'elle sur son portable. Il n'y couperait d'ailleurs sans doute pas, mais pas ce soir. Il passa une main dans ses cheveux en soupirant.

Tu sais, c'est con, j'avais préparé dans ma tête tout un discours pour m'expliquer si j'devais te r'croiser et maintenant que t'es en face de moi j'ai plus rien dans le crâne. Mais j'suis content de te r'voir aussi.

Le reste était embrouillé dans sa tête, mais, ça c'était très clair. Que le jeune homme en face de lui n'en doute pas, Philippe l'appréciait et il n'était pas la raison de l'arrêt de leur correspondance. La serveuse revint à ce moment-là avec leurs deux pintes. Le concierge leva sa choppe en la direction de Morphée, plongeant son regard sombre dans le sien.

A nos retrouvailles. On l'aura enfin bu ce coup ensemble.

Ca le rendait presque nostalgique, d'une époque pourtant peu heureuse. Les heures perdues à l'hôpital, à moitié shooté par les anti-douleurs, à engueuler par écran les participants de Secret Story. Les heures à écrire les lettres, à choisir soigneusement ce qui serait raconté et tout, à tracer avec soin les lettres pour que la lecture ne soit pas pénible. L'attente et la joie de recevoir la réponse. Il porta la bière à ses lèvres. C'était la meilleure qu'il ait bu depuis longtemps.
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Morphée Doisneau
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Morphée Doisneau
Ven 22 Sep - 21:32
Morphée manqua de rire lorsque Philippe lui avoua avoir préparé un discours desfois qu'il le recroisait.

Il voyait tout à fait ce qu'il voulait dire, ce genre de discours qu'on fait dans sa tête pour finalement l'oublier le moment venu.

Morphée n'en voulait pas à Philippe, il s'était fait une raison. Il le taquinerait bien, évidemment, peut-être pas tout de suite, mais un peu plus tard. Il ricanerait bien de la situation, ils le feraient probablement tous les deux.

Ou tout de suite. (enfin, il faudrait encore qu'il trouve un moyen de l'amener sans que ça fasse trop méprisant, rendre Philippe mal à l'aise n'était certainement pas son but)

C'était vraiment trop tentant, en fait. Il leva la chope qu'on venait de leur apporter pour trinquer avec Philippe.

« Ouais, on l'aura eu. Faut dire qu'on est un peu cons tous les deux, je suis à la FEAH depuis euh. Trois ans je crois ? Et je ne t'ai pas du tout reconnu dans les couloirs. »

Ca lui apprendrait à regarder ses pieds en priorités (et accessoirement à venir avec la gueule de bois au boulot, ce qui le poussait la plupart du temps à traîner dans les couloirs d'un air amorphe puis s'enfermer dans son bureau en attendant les étudiants, guettant le moindre ton trop haut pour leur renvoyer sur la gueule).

« J'avoue avoir attendant ta lettre de réponse pendant une éternité, j'étais si malheureux que j'ai candidaté à la FEAH. », fit-il après une gorgée de bière, tentant de dédramatiser la situation plutôt maladroitement. « En fait, je me disais que ça allait faire les pieds à Saint-Ange en premier, quand j'ai candidaté. J'étais le premier étonné à avoir été retenu. Tu sais que j'ai vu passer quelques anciens super-méchants, par ici ? C'est fou, ils ne se cachent même pas, pendant un temps, il y a même eu un prof' que j'ai coffré. Bon, il s'est fait arrêter pour trafic de diamant, mais c'est une autre histoire. »

Il pouffa de rire à ce souvenir et son air éberlué lorsqu'il avait croisé ce type se promener librement sur le campus. À ce moment, il ne le dit pas à Philippe, mais il lui avait sauté dessus et l'avait quelque peu malmené avant de comprendre qu'il avait été acquitté – qu'il était accessoirement un de ses collègues.

L'alcool lui montait un peu à la tête, il était fatigué, malgré tout, il gardait son sérieux (ou alors son sérieux relatif).

Calmement, Morphée lui sourit.

« Ca n'a pas été facile, d'arrêter, hein. T'as l'air OK, ça a l'air de rouler pour toi, j'en suis heureux. Et t'es tonton maintenant ? J'en serai presque jaloux ! Ça doit être chouette d'avoir une famille, tu me montres sa bouille ? »
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Philippe Bruyère
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Philippe Bruyère
Sam 23 Sep - 13:12
Philippe ne lui dit pas, mais lui ne l'avait pas reconnu à cause de l'absence de cicatrices. Si Morphée s'était baladé avec la tronche qu'il avait actuellement, la vraie, il aurait su qui il était au premier coup d'œil. Il grogna lorsque le blond lui parla de leurs collègues. Lorsqu'il l'avait constaté aussi, ça l'avait vraiment mis en colère.

M'en parle pas. A quoi ça sert qu'on risque nos putains de vies à les arrêter si c'est pour les laisser enseigner à des gosses après. Seconde chance, mon cul.

En plus c'était frustrant, car comme il ne travaillait pas ici en tant que Noir Moineau, il ne pouvait rien faire. Sinon, il ne se serait pas gêné pour mettre à chacun un coup de pression dont ils se souviendraient. Du genre qui leur ferait passer l'envie de recruter des jeunes impressionnables pour commettre des méfaits. Mais à la place, il pouvait juste les surveiller de loin. Une raison de plus pour détester la direction.

Morphée l'ignorait, mais en demandant de voir des photos de la nièce de Philippe, il avait enclenché un sombre engrenage. Celui qui ferait que désormais, dès que son ami aurait une nouvelle photo de sa nièce, il la lui montrerait. Philippe en était tout simplement gaga. Il sortit son téléphone, pianotant dessus pour le MMS que lui avait envoyé sa soeur il y a quelques jours. Les nouvelles technologies et Phil', c'était pas exactement une histoire d'amour.

J'étais déjà tonton quand on s'est rencontrés. Elles venaient me voir à l'hôpital de temps en temps. J't'ai pas parlé d'elles parce que, tu sais comment c'est, moins d'personnes savent que le super-héros a une famille et mieux c'est pour leur sécurité.

Ce n'était absolument pas une marque de défiance envers Morphée, l preuve il lui en parlait aujourd'hui, mais par pur sécurité. Même à son ancien amant, qui faisait parti du cercle très fermé à connaître sa vraie identité, il n'avait que très peu parler d'elles. Enfin, il trouva la photo ici.

Regarde, c'était pendant sa kermesse de fin d'année. Elle s'appelle Taous, ça veut dire Paon en grec ancien. C'est vraiment une chouette gosse. Attends, j'ai d'autres photos d'elle...

Comme c'était plus pratique, il prit sa choppe, à laquelle il n'avait encore pratiquement pas touché, et son portable, pour s'asseoir sur la banquette à côté de Morphée. Il avait tout un dossier dans laquelle il avait religieusement conservé chaque photo qu'il avait pris d'elle ou que Philomène lui avait envoyé. Et c'est tout en lui montrant qu'il trouva enfin le courage de s'expliquer.

J'voulais pas arrêter. Mais y a cette dame que j'ai pas réussi à sauver, et tout ces gens que j'aurai pu tué en détruisant leur immeuble... Quand on a un pouvoir aussi puissant que le mien, on peut pas s'permettre de pas le contrôler parfaitement. C'était mieux que j'arrête avant que j'tue quelqu'un. Et puis, y a tellement de héros maintenant, la relève était assurée. J'pouvais me retirer. Mais j'étais sincère à l'hôpital. J'voulais vraiment continuer tant que j'le pouvais. Sauf que j'étais plus bousillé que j'le pensais. Et pour m'réparer, j'avais besoin de laisser tout ce qui concernait cette époque derrière moi. T'en faisais partie.

Il posa enfin son portable, libérant Morphée, pour prendre une longue, looongue gorgée de bière. Phil' ne tenait pas très bien l'alcool, mais là, il en avait besoin. Il allait bien pioncer ce soir. Il la reposa sur la table avec un bruit sec.

Désolé, finalement j'le fais mon putain discours, et c'est pas très gai. Mais j'veux que tu comprennes. C'est pas contre toi. J'aimais recevoir tes lettres, et te répondre, vraiment. C'est juste que j'pouvais plus être le Noir Moineau. Même à tes yeux. Maintenant j'suis juste Philippe l'homme à tout faire et ouais, je suis OK.

Et c'était vrai. Beaucoup ne le croirait pas, car qui voudrait passer du role-model de Noir Moineau, un des plus grands héros de Gaule, à concierge dans une fac de seconde zone ? Lui, ça lui allait. Il avait toujours voulu avoir une vie simple. Mais vous connaissez, grands pouvoirs, grandes responsabilités, tout ça. Les responsabilités, ils les avaient confié à la génération suivante désormais. Il fixait Morphée, guettant la moindre trace de réaction à ce qu'il venait de lui dire.
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Morphée Doisneau
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Morphée Doisneau
Lun 25 Sep - 21:00
La question de l'embauche d'anciens vilains pour devenir professeurs à la FEAH était prégnante ici. Morphée regrettait la politique de l'administration qui comptait plus sur les économies liées aux salaires que sur les réelles compétences de ses enseignants. S'il trouvait maintenant beaucoup de défaut à Saint-Ange, au moins le personnel enseignant était-il respectable (un peu du moins).

« Il faudrait tout de même en toucher deux mots à Scipio, tout de même, ça craint un peu. »

Sans doute aurait-il dû dire non. Il aurait pu, mais Philippe venait de se déplacer juste à côté de lui – le Philippe, le Moineau, voyez-vous ? Il venait de le faire et le teint du conseiller d'orientation avait légèrement augmenté vers le rouge vif tandis qu'il regardait les photos de sa nièce, hochant de la tête et faisant comme si c'était la gamine la plus mignonne du monde.

(elle l'était sûrement, comprenez que c'était assez difficile à réaliser.)

Morphée enviait en réalité Philippe. Il n'avait pas eu une vie facile, loin de là, mais au moins, quelqu'un était allé lui rendre visite à l'hôpital. Il était pourtant conscient du risque que cela pouvait être, d'avoir une famille, des gens à protéger. Il comprenait qu'il ne lui en ait pas dit un seul mot, à l'époque et ne lui en voulait absolument pas.

Il prit une autre gorgée de bière puis sursauta en entendant que finalement, Philippe le faisait, son discours. Que ça devait le travailler, au fond de lui, tout comme ça l'avait travaillé, lui, au début (malgré tout, il ne lui en avait jamais vraiment voulu, il avait compris ce qu'il s'était passé, il était surtout triste d'avoir perdu un ami).

Alors, il était ému que Philippe lui confie tout cela. Il ne savait pas trop pourquoi il avait mérité ce genre de confession, à lui qui était un admirateur en premier lieu et qui le considérait sincèrement comme un ami, mais il en était heureux. Il lui adressa son sourire le plus sincère, tenta de réfléchir à quelque chose qui soit autre de l'ironie, ou juste une diversion comme il savait si bien le faire.

« Je comprends. »
, il pouvait imaginer sa souffrance, rien que l'idée de se louper et d'imaginer sa déchéance était cruelle. Il y en avait eu d'autres, des héros qui ne s'étaient pas arrêtés à temps et Morphée était heureux que ce ne soit pas le cas de Philippe. « Il y a une fin à tout, tu as eu raison. Je ne t'en veux pas, tu sais, j'étais seulement un peu triste. Je suppose que ça me donnait l'impression d'avoir un peu d'importance et de ne plus être seul, quelque chose de ce style. Je suis heureux que nous nous rencontrions maintenant. Je suis vraiment Morphée, et toi vraiment Philippe. »

Il lui adressa de nouveau son plus franc sourire, celui qui ne sortait jamais de ses lèvres.

« Elle est bonne, cette blonde. T'es à la retraite maintenant, mais je t'avoue que je garde encore un porte-clé de toi, c'était mon porte-bonheur. », il sortit en riant un petit Moineau à la peinture à moitié effacée, ce qui, à la place du Noir Moineau donnait un Blanc Moineau. « Je commençais à me faire chier sévère à la FEAH, entre ces étudiants récalcitrants et les profs malpolis, c'est cool que tu sois là. Tu as entendu parler de Khora ? Terrifant'e ce'tte jeune ! Je ne sais jamais sur quel pied danser, avec ellui, à part que ce serait sans doute une faute professionnelle de lui foutre mon poing dans la gueule. »

Il eut un blanc, puis le regarda plus sérieusement.

« Pourcentage de perte ? »
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Philippe Bruyère
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Philippe Bruyère
Lun 25 Sep - 22:21
Morphée ne lui en voulait pas. Il le disait, et Philippe le croyait. Mais qu'il lui en veuille ou pas, le blond méritait une explication. Parce que Philippe le considérait comme un ami, tout simplement. Peu importe que Morphée soit assez jeune pour avoir eu des posters de lui dans sa chambre, ils étaient liés par un passif commun. L'ancien super-héros sentit son cœur de vieil homme bougon se serrait très fort lorsque Morphée balança avec le sourire que leur relation lui avait donné la sensation de valoir quelque chose. Il ne pouvait pas le laisser dire ça. Il passa un bras autour de ses épaules, en serrant une dans sa main.



Hé. Pour moi, t'as de l'importance, que j't'écrive ou pas.



Philippe finit par sourire aussi, répondant Ouais. aussi bien pour la bière que pour approuver le fait qu'ils étaient vraiment eux-même maintenant, débarrassés des masques et des costumes. Avant de pouffer, gêné, en voyant son porte-clé. Il n'échapperait jamais totalement à sa notoriété. Il avait toujours eu du mal à mesurer l'impact qu'il avait eu sur les gens, et encore plus là, car il le connaissait. Il s'en tira d'une pirouette.



Au moins c'était pas de la merde mon merchandising.



Buvant plus tranquillement la deuxième moitié de sa bière plus tranquillement, l'écoutant râler. Eh bien, il aurait pas cru qu'un.e simple étudiant'e puisse le mettre dans cet état, il allait faire un ulcère avant ses trente ans à ce rythme-là. Il rentra dans ce jeu, le chambrant un peu au passage.



Non, je lae connais pas, en soi j'ai pas plus de contacts que ça avec les étudiants, hors du club. Mais j'pensais pas qu'un'e étudiant'e pouvait terroriser notre casseur de genoux national. Si on perd un ou deux étudiants par an, ça devrait passer inaperçu, c'est pas comme si les gens attendaient beaucoup de la FEAH, pas vrai ? Puis ça f'ra plein de paperasses au dirlo.



Et ce serait mérité. Vu qu'ils en étaient à parler boulots et des jeunes qu'ils côtoyaient, Philippe amena le sujet sur deux qu'ils avaient pas intérêt de perdre, s'il ne voulait pas se faire défoncer par une sorcière.



Tu vois les jumeaux, au club ? C'est mes cousins. 'Fin plus précisément, ma tante les a adopté. Leur père c'est Lavr le vampire, j'sais pas si tu te rappelles, un russe, il était dans la liste des vilains d'Europe les plus recherchés. Il doit toujours y être remarque. Elle m'a demandé de les surveiller, apparemment l'autre connard a déjà cherché à les enlever quand ils étaient mômes. Moi je les avais vu une fois quand ils p'tits, ils se rappellent plus de moi. Elle a pas dû s'ennuyer tous les jours avec eux.



Il rangea son portable dans sa poche et puis appui sur sa main, le coude sur la table, pour le fixer. Il avait une vue imprenable sur son visage et sa cicatrice. Et rien à faire, il arrivait pas à le trouver aussi moche que Morphée semblait se trouver. Il posa enfin la question qui lui trottait dans la tête depuis qu'ils étaient redescendus de son 'bureau' dans la grange.



Alors dis-moi, pourquoi t'as rejoint l'club charc-en-ciel ?
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Morphée Doisneau
Morphée Doisneau
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Morphée Doisneau
Mar 26 Sep - 18:51
Il y eut quelque chose qui fit passer Morphée de sa couleur normale à une avoisinant les pivoines. Plusieurs choses combinées, mais surtout l'une d'entre elles.

Déjà, que Philippe lui dise qu'il avait de l'importance, ça émue beaucoup Morphée qui n'était pas habitué à de telles attentions. Il se plut évidemment à parler de Khora, cet'te énergumène complètement terrifiant'e tout en exagérant bien ses traits.

« Non mais je te jure, tu lae vois, tu dirais pas que c'est un'e terroriste en puissance ! Une silhouette toute pâlichonne avec de longs cheveux blancs et un ton de racaille de bas étage. Mais promis, la prochaine fois, je lui fous quelques coups de pieds au cul ! »

Il l'écoutait également parler des jumeaux : ceux-là, Morphée en avait déjà entendu parler, il les avait surtout vu, en fait. Les jumeaux Vorobiev ne se loupaient pas : il fut ému d'apprendre leur histoire qu'il n'imaginait pas aussi dure et se promit de jeter un œil sur eux. Mieux valait deux anciens héros avertis plutôt qu'un et si jamais il voyait un vampire suspect leur tourner autour, il ne manquerait pas d'agir.

« 'Kay, je ferais gaffe. Ils ont l'air éveillés, tes petits neveux. Son nom me dit quelque chose mais je ne me suis jamais frotté à lui. Je dois réclamer quelques fonds, tu voudras que j'en touche quelques mots à Scipio également ? Il pourra mettre son bras droit sur le coup, ça pourrait être intéressant. »

Sous entendu le mystérieux professeur de droit qu'il avait croisé quelques fois dans les couloirs, celui qu'il avait trouvé terriblement classe mais dont la tête décharnée ne lui disait absolument rien, autant parmi les héros que les vilains. Pourtant, il lui paraissait vraiment responsable, bien plus que Scipio en tout cas et s'il était chargé de la sécurité des élèves, il ne pourrait pas s'empêcher de lui faire confiance.

Mais tout cela ne nous ramènerait qu'à un point : ce qui avait rendu Morphée si rouge qu'il peinait à rassembler ses mots. Philippe, le Moineau, la personne dont il collectionnait les posters adolescent, l'avait fixé de très près et lui demandait ce qu'il venait faire au Charc-en-Ciel. En soit, poser cette question était tout à fait normal, la réponse serait pourtant bien plus profonde que ce que Morphée pourrait imaginer.

Il commença donc à bégayer un peu, détournant le regard pour éviter un peu celui de Philippe.

Tout cela était terriblement gênant, il n'avait pas l'habitude d'une telle proximité.

(il pensa à cet instant que si deux ou trois de ses étudiants voyaient la scène, ils se foutraient de sa gueule jusqu'à sa mort. Et ce serait justifié)

Morphée se frotta la tête puis entreprit de répondre. Sans regarder Philippe, sans considérer que son regard le scrutait, c'était tout de même bien plus simple.

« J'ai toujours été seul, j'ai vécu le fait d'être gay tout seul et. Enfin. Voilà.. Je suppose que je ne veux pas que ce soit le cas des étudiants, s'ils ont des questions, ou même s'ils veulent être juste être soutenus, je veux être là. Je suis une merde en travaux manuels, j'ai des idées à la con aussi mais ça devrait le faire. Ils ont l'air sympas. »

Il était encore plus rouge, bien gêné, alors il finit de descendre les dernières gorgées de sa bière. Cela n'améliorerait sûrement pas la couleur de ses joues.

« Je ne pensais pas te revoir, mais c'est tant mieux ! »
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