La voix avait tonné dans l'immensité de la caverne qui lui faisait faire un merveilleux écho.

« C'est fermé, on est enfermé ! »

Et puis avaient suivi les premiers cris ou l'angoisse. On avait tenté d'envoyer des messages, mais il semblait que le réseau ne marchait pas, des gens qui avaient tenté d'ouvrir à leur tour la porte qui semblait fixée sur le sol.

« Suivez-moi ! », avait crié une voix de votre côté et vous y étiez allé. Là-bas, il semblait y avoir un passage, l'air était différent. Vous aviez entendu que les souterrains de la FEAH s'étendaient sur des kilomètres, il devait bien y avoir une sortie, non ?

La première chose sur laquelle vous étiez tombé, ce fut ces squelettes adossés aux murs. L'un d'eux tenait un petit calepin, prostré.

HJ : les posts courts sont encouragés, vous vous dirigez à l'opposé du lac.

Le teint de Shigeru prit très rapidement la couleur rouge, ne sachant pas quoi dire en réponse du baiser, ni aux paroles, ni rien d'ailleurs parmi tout ça.

« Je. Je. »

A cet instant, il avait même oublié l'existence du scenario, de la soirée. Par chance, le fait que Sacha s'éloigne de lui lui permit de reprendre à peu près connaissance, le brun soupira. Il était sur le point de dire que ce serait bien de partir de là avant que Michel ne mette ses idées terribles à exécuter lorsqu'il fut arrêté par Orphée, toujours présent pour les coups foireux, son trinôme dans le malheur.

La soirée jouait de malchance.

« J'ai quoi ? »

Puis il mit sa main à la joue, réalisant qu'il avait été décoré pour l'occasion et devint encore plus rouge. Il fallait suivre Kecha, il fallait trouver une sortie. Franchement, Shigeru avait conscience que c'était la merde. Il rejoint Kecha, lui jeta un coup d'oeil qui voulait tout dire « on les mène à l'endroit indiqué et on glande jusqu'à ce que le GN soit fini, cette idée est pourrie. » avant de crier un « suivez-moi » qui ne lui ressemblait pas du tout.

« Je suis désolé Orphée, c'est vraiment une idée de merde mais j'aime bien ce club. »

Rapidement, ils furent aux faux squelettes qui ressemblaient plus ou moins à des vrais. Il se demandait où Michel avait pu les avoir, ceux-là, avant de se souvenir qu'il travaillait également pour le laboratoire de sciences.

La soirée allait être longue.

Très longue.

« On leur dit ? Parce que c'est ridicule franchement. »

Ce n'était pas d'être coincé dans les sous-sols de la F.E.A.H avec des dizaines de gens paniqués qui allait couper l'appétit de Kecha. Il se fraya un chemin un chemin jusqu'au buffet, remplit les poches de son pantalon de bonbons, embarqua une bouteille de jus de citrouille entière et des petits gobelets et revint vers le petit groupe qui s'était agrandi. Un copain de Shigeru apparemment. Kecha ne put s'empêchait de froncer légèrement le nez devant la subtile odeur qu'il dégageait. Il avait vraiment poussé le détail du zombie jusqu'au bout ! Pendant que Shigeru prenait en main les opérations, il distribua les gobelets à tout le monde, jusqu'à tomber sur les squelettes. En temps normal, le dhampire en aurait laisser tomber son gobelet, mais étant au courant des petits plans de Michel, il le accorda à peine un regard. Il haussa les épaules à la question de Shigeru, fataliste.

On peut leur dire, mais tant que la porte est fermée, ça ne va pas servir à grand-chose. Quelqu'un veut des bonbons ?

Maintenant que la machine était lancée, il se voyait mal comment l'arrêter. Et puis, Michel aurait été triste, lui qui avait travaillé si dur sur ça, et il ne voulait pas gâcher la joie de leur MdJ. Il sortit une poignée de bonbons de ses poches, sous la soutane, et les tendit, laissant ceux qui en voulait se servir. Il en profita pour se présenter auprès de l'ami de Shigeru.

Salut, moi c'est Kecha ! J'adore ton déguisement, tu as même réussi à reproduire l'odeur, c'est très fort !

Lui prit croqua dans la souris en gélatine. Son ouïe surhumaine capta alors des hurlements de terreur qui venait à l'opposé, prêt du lac. Il soupira et reprit un autre bonbon, cette fois en forme d'araignée.

Ah, Sacha a l'air de bien s'amuser.

Le monde était petit, enfin surtout le campus de la FEAH, finalement. La jeune sorcière offrit un sourire absolument désarmant à orphée en le voyant.

-Finalement tu as fait quelque chose à tes cheveux, même si ce n'est pas des fleurs. Dommage.

Le blanc lui allait bien, mais elle avait toujours envie de faire glisser ses mèches entre ses doigts pour les tresser de fleurs.

Le petit groupe, principalement composé de conspirateurs plus ou moins enthousiastes dans l'entreprise se dirigea à l'opposé du lac.

-Et gâcher la surprise et la soirée ? Absolument pas. Merci Kecha.

Le plaisir qui se lisait sur le visage de Séphora ne venait clairement pas que du vers multicolore en gélatine qu'elle venait de glisser dans sa bouche. Certain.es diraient qu'elle s'amusait beaucoup trop.

-Un volontaire pour récupérer le calepin de ce pauvre Yorick ? J'ai assez peu envie de venir le rejoindre suite à l'inaction personnellement.

C'est amusant d'ennuyer Shigeru. Tu le lâches quand il se frotte la joue. Tu réponds à Séphora qui t'avait fait un commentaire sur tes cheveux.

- Je n'ai rien fait en plus, 100% couleur naturel, tu y crois ça ? J'attends que ce soit toi qui y mettes les fleurs.

Tu lui rends son sourire, un peu en coin, un peu amusé, un rien dragueur.
Et c'était amusant jusqu'à ce que tout s'emballe. Comment ça, ils étaient enfermés ? Tu hausses les sourcils. Il fallait juste prendre une autre sortie. Il y en avait plusieurs. Cela n'avait rien de bien compliqué. Mais tu n'es pas un bon samaritain. Pas ce soir. Tu ne peux pas l'être tous les soirs.

En revanche, quelqu'un d'autre semble vouloir l'être. La surprise te saisit en constatant que Shigeru demande à ce qu'on le suive. Qu'est-ce qui lui arrive ? C'est son tour d'être pris de générosité pour une bande de dégénérés ? Toutefois, tu le suis, accompagné d'autres.

- T'en fais pas, mais de quelle idée tu parles ?

Les bribes de paroles qu'il échange sont tout aussi étranges, mais tu ne captes pas tout. Et en vérité, ça te passe par dessus la tête.

Il fixe ensuite Kecha qui se présente à lui, avant de ricaner entre ses dents, tout en refusant d'un mouvement de main la proposition de bonbons.

- Moi c'est Orphée. Et merci, je suppose. Ton costume est pas mal non plus.

Puis face aux squelettes, et personne qui ne semble vouloir les approcher, tu pousse un soupir.

- Je me porte volontaire.

C'est dit sans enthousiasme. Tu t'approche de Yorick qui aurait pu être ton copain de la tombe à côté de la tienne et tu te penches pour prendre et le feuilleter. Parce que mine de rien, t'es curieux.

Il s'agit d'un petit calepin, il y a quelques notes dessus : "Je crois que je me suis perdu. C'est si long, si sombre. J'ai faim. J'ai cru entendre quelques bruits qui venaient des étagères, je me suis caché.

Je crois que les livres sont en vie.

Le secret de l'immortalité, tu parles.

J'ai faim. J'ai faim. J'ai f-"

Les notes s'arrêtent là.
Les observateurs pourront voir que le squelette a la main sur un bouton, ancré dans le mur. Il sert sans doute à ouvrir quelque passage vers les archives.

« Ah. »

Ouais, ça allait être bien long, l'idée de Michel de les coincer dans une pièce pour soit disant leur faire faire ce GN qui allait plus les amener à la mort qu'autre chose.

Shigeru était complètement flippé, en plus il avait froid. La seule chose qui le rassurait un peu, c'était que Kecha était là et qu'il était de son côté ; et que Orphée également, il appréciait Orphée, c'était l'une des seules personnes de sa classe à peu près potable.

Il avait cru voir Marissa, lors de la fête, et avait soupiré de soulagement lorsqu'il avait compris que cette dernière ne suivait pas son groupe. Il ne manquerait plus qu'elle l'appelle Izuku devant tout le monde et qu'il doive admettre en public qu'il avait eu des pulsions cannibales alors que son démon n'était même pas sorti !

« Alors. Euh. C'est juste son odeur naturelle. », chuchota Shigeru à l'oreille de Kecha car c'était un peu gênant. « Mais je veux bien des bonbons aussi, on va en... »

Il y eut une remarque de Kecha par rapport à son frère et Shigeru soupira, rêvant d'un bon bain et d'une nuit dans une chambre confortable. Il était si fatigué, c'était la période des examens en plus et il s'était rendu à des fêtes étudiantes pour tenter de s'intégrer récemment ; autant dire que les cernes sous ses yeux n'étaient pas du chiqué.

Sephora, elle, était de l'avis de ne rien révéler ; Shigeru soupira à nouveau. Si au moins tous avaient été du même avis, ils auraient pu se mettre d'accord pour dévoiler la consistance de cette soirée, mais là...ils se feraient juste engueuler par Michel, c'était tout. Il murmura juste à Orphée un :

« Je suis claqué, si je m'endors, tu me secoues, okay ? »

Il n'était pas au courant de tous les plans de Michel et être de nouveau dans les archives le faisait complètement flipper. Allaient-ils s'en tirer en vie, cette fois ? Il ne pouvait pas compter sur le démon de Marissa qui avait retrouvé la sortie par miracle...et si le sien faisait surface ? Et si quelque chose de terrible arrivait ?

Complètement paniqué, Shigeru les regarda.

« C'est vraiment pas un bon plan, il faut faire demi-tour. On expliquera tout à Michel, je veux pas mourir moi. Les archives, c'est dangereux, j'ai déjà failli me perdre là-bas et il y a des trucs vraiment bizarres qui s'y passent !!! »

Tout le monde complimentait son costume, ce qui rendait Kecha très heureux. Il fit un grand sourire à Orphée.

Merci !

Sourire qui se fana quelque peu lorsque Shigeru eut la gentillesse de l'informer que de sa grosse bourde.

Oh.

Le dhampire devint rouge, regardant Orphée. Mais celui-ci ne semblait pas être vexé par sa remarque. De honte, il s'éloigna tout de même de lui, s'intéressant au squelette plutôt qu'au papier que son camarade... mort-vivant ? venait de récupérer, se fustigeant mentalement. Tu parles d'un dhampire, ça ne servait à rien d'avoir un odorat sur-développé si c'est pour dire des bêtises pareilles ! La tentation d'appuyer sur le bouton était très fort, juste pour voir ce qui allait se passer, et d'ailleurs, il allait le faire, lorsque Shigeru se mit à flipper. Il l'avait entendu chuchoté quelques mots à Orphée, même s'il n'avait pas compris quoi. Mais maintenant, il était clair que s'il avait pris les choses en mains, au début, ça n'allait plus du tout pour lui. Et il ne laisserait personne en panique devant lui sans réagir. Kecha se planta face à Shigeru et posa gentiment mais fermement ses mains sur ses avant-bras, les massant doucement. D'une voix douce et d'un gentil sourire, il essaya de le rassurer.

Eh, calme toi. Respire. Si tu as peur, on peut juste attendre ici que Michel finisse la partie et qu'on puisse sortir, d'accord ? Tiens, prends un bonbon.

Les bonbons, ça marchait toujours. Il le lâcha pour en prendre un dans sa poche et le fourrer d'autorité dans la main de son camarade.

Tu as réussi à sauver Michel de la Forêt, tu te rappelles ? C'est les archives qui devraient avoir peur de toi !

Bon, il fallait se rendre à l'évidence : le groupe n'avait aucune idée de quoi faire. Et cela se traduisait par une panique chez certains. Ce qui était dans le fond une réaction tout à fait banale chez des humanoïdes normalement constitués. Cela dit, Sephora avait signé pour une soirée GN d'Halloween, pas pour gérer des crises de panique de joueurs qui étaient au courant qu'ils étaient des joueurs.

En plus ça gênait dans les échanges de flirts et drague entre elle et le beau non-mort à la chevelure de neige.

Décidant que la démocratie était un système non adapté à la situation, Séphora Belami prit les choses en mains, en bonne partisane de l'aristocratie. Et oh, coup du sort, la petite bourgeoise ici, c'était elle.

-Bon, on va pas tourner autour du pot. De toutes façons je doute que Michel soit assez irresponsable pour nous jeter dans les archives. C'est supposé être une soirée amusante pas un remake de je ne sais quel film d'horreur du genre de Saw.

Sur ces paroles, oh combien erronées, Séphora alla appuyer sur le bouton, s'attendant à entendre pour la suite un "clic" leur ouvrant la voie vers la suite des aventures scénarisées de la soirée.