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 :: Sur le campus :: Le petit Ludun ou les pentes :: Centre traumatologique
Les nuits sans fin
Marissa Dumas
Marissa Dumas
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Marissa Dumas
Jeu 29 Fév - 21:58
Marissa ne dormait plus. Dès qu’elle se glissait dans son lit après une journée bien remplie, une profonde crainte l’envahissait, l’empêchant de s’assoupir. La peur irrationnelle qu’elle puisse s’endormir sans jamais se réveiller la hantait depuis sa visite du vieil asile abandonné. La battue qui y avait été organisée pour retrouver les deux étudiants disparus ne s’était pas passée comme prévue, et avait réveillé de nombreuses angoisses enfouies chez les participants. Pour Marissa, il s’agissait surtout de mauvais souvenirs en rapport avec la mort, triste sort auquel elle avait déjà échappé plus d’une fois.

Ses nuits sans sommeil lui paraissaient longues, interminables. Parfois, elle les passait à attendre dans son lit pour se reposer, après avoir trouvé une position à peu près confortable malgré les draps froids, l’humidité de la pièce, et la mauvaise qualité du matelas. D’autres fois, elle essayait de se changer les idées pour laisser la torpeur la gagner. Elle écoutait des histoires, de la musique, ou lisait des livres en braille tout en veillant à ne pas déranger son colocataire avant d’essayer de trouver le sommeil. Au final, elle n’arrivait jamais à s’endormir plus d’une demi-heure. Puis, son réveil sonnait brusquement et elle se traînait jusqu’à la salle de bain pour se préparer.

En classe, elle piquait du nez, somnolait sans pour autant s’endormir. Son cerveau épuisé peinait à comprendre ce qui se passait autour d’elle. Elle ne suivait pas réellement les cours, se reposant derrière son masque, espérant que les monologues des professeurs les plus barbants finiraient par l’assommer pour de bon. Le midi, elle n’avait pas très faim, pas plus que le soir d'ailleurs. Crumble ne mangeait pas autant que d’habitude. Il semblait moins vif, comme si lui aussi était impacté par toute cette fatigue accumulée. Il attrapait la nourriture d’un geste mou et la grignotait avec tout autant d’apathie.

Ça ne pouvait plus continuer. À perpétuer les nuits blanches et à se sous-alimenter, il finirait par y avoir des conséquences. Marissa savait qu’il lui fallait trouver de l’aide. C’est pourquoi, un soir après les cours, elle se rendit au centre traumatologique. C’était la première fois en trois ans qu’elle s’apprêtait à consulter un médecin. Trouver des spécialistes disposés à examiner des monstres n’était pas une mince affaire, et encore moins lorsqu’on était une créature aussi bizarre qu’elle. Les humains fusionnés à des démons ne courraient pas les rues.

Bien qu’elle appréhendât cette rencontre, Marissa pensait que tout se passerait bien. Li médecin·e n’essaierait probablement pas de lui prélever du sang, et iel avait la réputation d'être assez bienveillant·e.

Après s'être assurée d'être arrivée au bon endroit auprès des personnes présentes, la jeune femme patienta tranquillement dans la salle d'attente. Elle en profita pour se reposer un peu. Tenir la journée entière avec si peu de sommeil devenait de plus en plus difficile au fil de la semaine. Quand ce fut à son tour et que li médecin·e l'invita à entrer, Marissa li salua sur un ton involontairement amorphe.

« Bonsoir, docteur. »
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Roman Oberoi
Roman Oberoi
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Roman Oberoi
Lun 4 Mar - 16:57
Il y avait toujours du monde à l'infirmerie et au centre traumatologique, on n'y chômait jamais vraiment. Certains jours moins que d'autres, heureusement Roman pouvait compter sur son café pour tenir. C'était d'ailleurs avec à la main une tasse fumante et pleine du précieux liquide noir, récupéré entre deux patient.es, qu'ile accueillit Marissa.

Iel était content.e de revoir la jeune femme, qui avait reconnu dans la salle d'attente. L'enfer de la dernière soirée d'Halloween semblait ne pas lui avoir fait fuir les études et c'était une excellente chose.

-Bonsoir, Marissa, c'est un plaisir de te revoir dans des circonstances moins… cauchemardesque.

Iel guida doucement la jeune femme jusqu'au siège faisant face à son bureau, la laissant s'y installer confortablement.

-Je ne suis malheureusement pas formé.e dans l'accompagnement des handicaps en consultation, donc si tu as besoin de quoique ce soit n'hésite surtout pas. Je suis tout à fait adaptable, l'important c'est que tu sois à l'aise et bien accompagnée.

Si Marissa ne pouvait pas voir le sourire doux et patient, et un peu désolé aussi, de Roman sa voix était assez chaude et bienveillante pour le communiquer. Franchement, plus iel avançait dans sa carrière plus iel trouvait que ses années d'études et de formations manquaient gravement de temps pour l'accompagnement des personnes en situation de handicap, ou en fait toute personne n'ayant pas un corps "normal" pour la société.

Iel sentait sa patiente fatiguée, ce n'était pas surprenant on venait rarement dans son cabinet alors qu'on portrait la forme et la santé.

-Je peux t'offrir quelque chose à boire ? A manger peut-être ?

Monter sa glycémie avant d'aborder les choses sérieuses ne serait certainement pas une mauvaise chose. Et en plus il avait un placard et des tiroirs pleins de briques de jus de fruits, de bonbons, gâteaux et autres sucreries spécialement pour ça.

-Alors dis-moi, comment puis-je t'aider aujourd'hui ?
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Marissa Dumas
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Marissa Dumas
Mer 6 Mar - 20:37
Li docteur l’accueillit chaleureusement à l’intérieur de son cabinet, le conduisant doucement jusqu’au siège prévu pour les patients. Sa voix avenante laissait paraître toute la sympathie qu’elle ne pouvait lire sur son visage. À peine installée, elle se sentait déjà en confiance.

Avant de commencer la consultation, iel lui proposa une boisson ou un petit en-cas, une offre alléchante puisque la faim commençait à se faire sentir. Son dernier repas remontait à la pause méridienne et n’avait pas été très consistant.  En temps normal, elle se serait contentée de refuser poliment, craignant que la créature qui l’habitait n’effraie son interlocuteur ou ne s’accapare la nourriture qui ne lui était pas destinée. Néanmoins, dans le cas présent, c’était différent. Elle avait affaire à un médecin habitué aux monstres, et son démon se montrait bien moins vif et vorace que d’habitude. Peut-être que, pour une fois, tout se passerait bien ? Après une légère hésitation, la jeune femme se laissa tenter par l’offre.

« Je… heu… oui, s’il vous plaît. Je ne serais pas contre un petit quelque chose à manger, si ça ne vous dérange pas. »

Par la suite, li médecin·e lui demanda la raison de sa venue. Marissa résuma brièvement la situation sans s’attarder sur les raisons profondes de ses insomnies.

« Docteur, ça fait des jours que je ne dors plus. Ça fait plus d’une semaine que ça dure. Je n’en peux plus, je suis épuisée. Je ne sais vraiment plus quoi faire. »
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Roman Oberoi
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Roman Oberoi
Mar 12 Mar - 11:54
-Il n'y a pas de soucis, on a tout ce qu'il faut ici. Tu aimes le quatre-quart ?

Roman sorti pour Marissa une brique de jus de pomme, iel ne servait jamais le multi-fruit à moins que ses patient.es ne lui demande explicitement iel trouvait ça absolument infect. Et il rajouta un mini quatre-quart bien emballé dans son cellophane.

Ah merde, des insomnies. C'était assez courant chez les étudiant.es, le truc c'est que ça cachait souvent un problème beaucoup plus gros. Et que c'était souvent le début d'un cercle vicieux. Roman prenait donc très au sérieux la détresse de Marissa.

-D'accord. Est-ce que tu as déjà eu des antécédents d'insomnie ? Est-ce que ce sont des vraies nuits blanches ou tu arrives à grappiller quelques heures de sommeil ? Tu as une idée de ce qui a pu déclencher le phénomène ? Je sais que ça fait beaucoup de questions, prend ton temps pour répondre.

Iel envisageait déjà les causes, environnementales, psychologiques, un mix… Il y avait toujours l'option de lui prescrire des somnifères. Mais là pas dit que ce soit le plus efficace et le mieux sur la durée. Il fallait trouver la racine du problème et le traiter.

-Est-ce que ta chambre est un environnement propice au sommeil ? Je sais que beaucoup de logements étudiants du campus sont… disons… moins qu'idéales.

Sacré euphémisme.
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Marissa Dumas
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Marissa Dumas
Jeu 14 Mar - 0:14
Quand li docteur lui demanda si elle aimait le quatre-quarts, Marissa acquiesça. Il lui donna alors un petit gâteau emballé dans du film plastique, accompagné d’un objet rectangulaire qu’elle identifia comme étant une brique de jus de fruit. Comment allait-elle faire pour la boire ? Dépourvue de bouche, elle ne pouvait pas en aspirer le contenu avec la paille, et l’ouverture minuscule ne permettait pas de le déverser proprement.

« Hum… Auriez-vous un verre, s’il vous plaît ? osa-telle demander. »

Elle déballa proprement le mini quatre-quarts et le plaça en-dessous de sa tête, niché dans le creux de sa main. Puis, elle souleva délicatement son masque avec deux doigts, juste assez pour permettre à Crumble de se faufiler par en-dessous. Une petite main blanchâtre émergea tranquillement de l’ouverture ainsi créée, agrippa le gâteau entre ses griffes d’une manière faussement agressive, puis se rétracta doucement avec son précieux butin. C’était rare de pouvoir le voir à l’œuvre. Usuellement, le démon se jetait sur la nourriture tel un serpent s’abattant sur une proie et rappliquait sur-le-champ, ne laissant à personne le temps de l’observer.

« Oui, ce sont de vraies nuits blanches, malheureusement, bien qu’il m’arrive parfois de m’endormir quelques minutes avant de me réveiller subitement. J’ai déjà fait des insomnies, mais jamais d’une telle intensité. D’habitude, je finis toujours par m’endormir au bout d'un moment. Cela arrive souvent la veille ou le lendemain d’évènements stressants. »

Li médecin·e lui demanda ensuite si elle connaissait la cause de ses insomnies. Marissa prit quelques instants pour organiser ses pensées, ne sachant trop comment présenter son cas.

« Hum… Disons que j’ai récemment vécu une mésaventure qui a réveillé de très mauvais souvenirs. Des souvenirs liés à la mort. Depuis, je me sens mal quand je me couche le soir. J’ai cette impression désagréable que, si j’arrivais à m’endormir, je ne réveillerai pas. Évidemment, je sais que c’est faux. J’essaie de dormir quand même, mais ça ne fonctionne pas. »

La cause du problème était principalement psychologique, mais li docteur Oberoi voulait savoir si d’autres facteurs pouvaient influer sur ses insomnies, comme par exemple son environnement de sommeil. Il était de notoriété publique que les dortoirs de la FEAH étaient dans un état déplorable, excepté quelques chambres réservées aux étudiants issus de bonne famille. Celle qu’occupait Marissa avait de quoi lui faire regretter sa douillette chambre d’enfance, assez spacieuse pour accueillir un piano et une bibliothèque, et située juste au-dessus de la cheminée du salon. À vrai dire, elle avait conscience que la vétusté de la chambre ne l’aidait pas à apprécier la nuit, mais ne comptait pas s’en plaindre. Tous les résidents des dortoirs étaient dans la même galère, et sa cécité l’empêchait de pleinement se rendre compte de la gravité de la situation.

« Oh, non, pas vraiment. La chambre est très mal isolée. Il y fait froid et humide. Certains jours, les murs sont couverts de condensation, et les draps aussi. C’est sans doute pour ça que des champignons y poussent un peu partout. Je ne savais même pas que les girolles pouvaient pousser à l’intérieur des maisons. Ah, et les murs sont apparemment couverts d’inscriptions bizarres. Il y aurait même un cercle d’invocation et des traces de griffures. Je trouve ça un petit peu sinistre, heureusement que je ne peux pas les voir. En tout cas, la chambre a l’air d’avoir bien vécu avant mon arrivée. »
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Roman Oberoi
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Roman Oberoi
Jeu 14 Mar - 15:48
-Oh, pardon, oui bien sûr !

Li médecin.e s'empressa de fournir un gobelet à la jeune fille.

Iel regarda avec une certaine curiosité la main se glisser doucement de sous la fente du masque pour saisir avidement le gâteau. Pour un peu iel se serait attendu à entendre un feulement de la part de l'entité, mais non juste le silence. Roman écouta ensuite ce que Marissa avait à lui dire, prenant soigneusement en note les informations qu'elle lui donnait.

Bon, l'urgence allait être de la faire dormir. Elle ne tiendrait pas longtemps de plus sans sommeil. La source était psychologique et dépassait un peu ses compétences de traitement mais iel pourrait toujours la renvoyer chez un.e psy et lui fournir de manière provisoire des somnifères. Iel pourrait aussi lui conseiller quelques petits produits pour l'aider à gérer son stress, sans parler d'homéopathie ou de Xanax d'entrée, il y avait des paliers intermédiaires entre.

Roman savait que les conditions de logement des étudiants étaient absolument désastreuses. Mais quand même iel avait espéré que la barre n'était pas si basse que ça. Ouais… iel aurait mieux fait de s'abstenir.

Iel resta silencieu.se un moment, un long moment. Non vraiment y avait qui allait dans cette histoire. Putain, ça lui donnait envie de crâmer des trucs ! A commencer par le dortoir de Marissa et le bureau de Scipio, de manière simultanée de préférence.

-Oh bordel… C'est ta chambre celle sur Spiton… Putain de merde…

Iel avait envie de se tirer une bonne clope là. C'était pas bon pour ses nerfs et ses poumons ce poste. Putain, iel allait vraiment crâmer le bureau de Scipio.

-Bon. Il est hors de question que tu continues à vivre dans… dans… là-bas. Tu partages l'endroit avec quelqu'un d'autre ?

En espérant qu'il ne s'agisse pas d'un fantôme ou d'une autre entité d'outre-monde venue jouer les squatteurs suite à l'invitation du précédent.e occupant.e. Raison de plus de tout cramer à l'essence bénite cela dit.

-Pas question que tu passes encore une nuit dans cet endroit. Clairement ça ne fait rien pour aider les insomnies… Des champignons putain… Tu as un endroit où dormir ?

A ce stade là iel s'attendait à ce qu'elle ait choppé la tuberculose, une grippe infernale ou bien toute autre maladie rare/quasi erradiquée.

-Tu as d'autres symptomes ? Des difficultés à respirer ? Des douleurs ? Des poussées de fièvre ?
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Marissa Dumas
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Marissa Dumas
Sam 16 Mar - 15:42
Après avoir vidé le contenu de la briquette dans le gobelet le plus proprement possible, Marissa fit passer le récipient sous son masque et bascula la tête en arrière. C’était sa manière à elle de boire sans avoir l’air trop bizarre et sans en renverser partout. Une fois désaltérée, elle reposa doucement le gobelet vide devant elle, prête à répondre aux questions du médecin.e.

Quand iel le lui demanda, elle décrivit l’état déplorable de sa chambre universitaire, dressant un constat si révoltant que li docteur ne put retenir son indignation. Outré·e, iel marqua un silence de consternation avant de déclarer qu’il était hors de question qu’elle retourne dans cet endroit. Iel lui demanda si elle avait un colocataire, des fois qu’une deuxième victime soit à déplorer.

« Oui, un doctorant. Nous avons essayé de prévenir l’administration du mauvais état de notre chambre, mais nos mails sont restés sans réponse. »

C’était à se demander si la moindre réclamation d’étudiants était lue ou si elles terminaient toutes au fin fond d’une vieille boîte mail abandonnée. Depuis le début de l’année, les seules réponses de l’administration aux problèmes exposés avaient été obtenues en crachant du venin sur Spiton, et celles-ci servaient plus à temporiser qu’à apporter des solutions concrètes.

L’avis du docteur était ferme, si elle voulait venir à bout de son problème d’insomnies, il lui faudrait déjà un environnement de sommeil plus sain. Iel lui demanda donc si elle avait une solution de repli, un autre endroit où elle pourrait être hébergée.

La jeune femme se creusa rapidement la tête à la recherche d'une solution, sans succès. Aucune des idées qui lui vinrent ne paraissait judicieuse. Elle avait envisagé de demander à l'un de ses amis s'il pouvait l'accueillir temporairement, mais tous résidaient dans le même dortoir qu'elle, et elle ne voyait pas comment il serait possible ajouter une troisième personne dans un espace aussi exigu. À deux, on se sentait déjà bien à l'étroit, à tel point qu'il ne semblait pas improbable que les chambres aient été conçues pour un seul étudiant, initialement. La seule autre option aurait été de louer un logement à Avalyon, mais cela lui impliquerait de vivre bien au-dessus de ses moyens, chose dont elle ne pouvait pas se permettre.

« Eh bien, non, malheureusement. »

Li médecin.e revint ensuite à des questions d’ordre médical, lui demandant si elle était sujette à certains symptômes pathologiques.

« Non, rien d’anormal mis à part mon problème de sommeil. Et un certain manque d’appétit, aussi. Quoique, en vérité, je ne saurais le dire. Il m’arrive d'avoir mal au crâne, ici, elle posa sa main sur sa poitrine, et au ventre, mais ça pourrait bien être à cause du démon. »

Difficile de savoir quelles sensations étaient normales et lesquelles ne l'étaient pas dans sa situation. Le démon bougeait fréquemment à l'intérieur de son corps, et le parasitage avait pas mal chamboulé le fonctionnement de ce dernier.
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Roman Oberoi
Roman Oberoi
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Roman Oberoi
Dim 17 Mar - 14:42
Et merde, il y avait une seconde personne victime de cette chambre de l'enfer. Bordel mais qu'est ce qui était passé par la tête des responsables de l'affectation des logements ? Un endroit pareil aurait dû être condamné jusqu'à rénovation complète, ou bien brûlé jusqu'aux fondations au choix. Mais certainement pas assigné à quelqu'un et encore moins à deux quelqu'uns !!!

-D'accord, il me faudrait son nom et prénom, je vais le prévenir de ne pas remettre un pied là-bas s'il peut l'éviter.

Et certainement lui proposer, avec insistance, de passer au centre our avoir un bilan complet.

-Je vais prendre les choses en mains, mais je doute de pouvoir faire grand chose de plus que de condamner la chambre pour le moment.

Iel était déjà en train de pianoter furieusement sur son clavier pour rédiger un mail particulièrement salé à l'intention de l'administration entière de la fac, avec une menace de prévenir sur les champ les autorités de santé (et la presse) de la situation si rien n'était fait.

Les petits symptomes que lui décrivaient Marissa pouvaient parfaitement être bénins, ou en tous cas explicable par le parasitage démoniaque. Roman hocha la tête. Le manque d'appétit couplé à celui de sommeil, iel mettait ça sur le compte du stress pour le moment. Il faudra garder un oeil dessus et voir comment cela évoluerait une fois Marissa dans un environnement plus confortable mais pour le moment iel estimait qu'il n'y avait pas de quoi s'alarmer.

-D'accord, ça ne m'a pas l'air très grave mais je vais te prescrire de l'ibuprofène à prendre en cas de douleur pour voir si ça aide. Si ce n'est pas le cas tiens moi au courant, on ajustera. Je vais aussi te prescrire un somnifère léger et un produit pour aider avec le stress. Je vais commencer avec des choses très douces et on va continuer à garder ça sous observation, d'accord ?

Mais cela ne serait pas d'une grande aide si Marissa n'avait pas un endroit calme et accueillant où se poser. Trouver une solution dans l'immédiat s'annonçait compliqué, l'administration en la relogerait pas avant quelques jours (en urgence bien entendu, le délai serait bien plus long autrement). Et il était foutrement impensable qu'elle repasse une nuit dans la cave à champignon !

-Marissa, si tu n'as pas d'endroit où rester le temps de trouver un nouveau logement, je peux te proposer ma chambre d'amis. Ce n'est pas le grand luxe et il faudra bouger quelques cartons mais je pense que temporairement ça fera le café.

Elle servirait enfin à autre chose que de débarras aux cartons du déménagement qu'iel n'avait pas terminé de déballer en deux ans. Et puis la petite aurait de l'espace à elle ainsi qu'une salle de bain qui allait avec. Iel n'était presque jamais là, passant plus en coup de vent ou bien pour comater dans son lit ou le canapé.
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Marissa Dumas
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Marissa Dumas
Lun 18 Mar - 20:49
La décision du docteur était catégorique. Iel refusait de laisser quiconque retourner dans cette chambre, que ce soit elle ou son colocataire, et avait d’ailleurs la ferme intention de la faire condamner. Marissa lui fournit les informations demandées sur son compagnon d’infortune, puis attendit patiemment que li médecin.e finisse de taper frénétiquement sur son clavier. Cette histoire de champignons l’avait définitivement irrité·e.

Lorsqu’iel eut terminé, iel lui prescrivit plusieurs médicaments afin de l’aider à mieux gérer les divers problèmes qu’elle rencontrait. Le traitement préconisé se voulait relativement doux pour le moment, mais li médecin.e lui fit savoir qu’iel garderait un œil sur l’évolution de ses troubles et adapterait ses indications en conséquences si cela s’avérait nécessaire.

« Oui, merci beaucoup. Est-ce que ça veut dire que nous nous reverrons bientôt ? »

Ça faisait longtemps qu’elle n’était plus suivie médicalement parlant. Elle avait bon espoir que les somnifères suffisent à lui procurer une nuit paisible. Pour que le démon les avale, rien de plus simple. Il suffirait de cacher les comprimés au cœur d’un gâteau et il l’engloutirait sans se poser de questions.

Puis, li docteur lui fit une proposition inattendue. Comme elle n’avait nul part où aller, iel offrit de l’héberger pendant un temps.

« Oh ! Je… heu… c’est très gentil, mais je ne voudrais pas vous embêter. »

Elle tenta de trouver une alternative, réfléchissant rapidement à une solution, mais dut se rendre à l’évidence : il était plus sage d’accepter la proposition du docteur pour le moment. N’ayant aucun autre endroit où passer la nuit à part la chambre aux champignons, elle se trouvait dans une impasse.

« Hum… Mais si vous pensez vraiment que retourner dans ma chambre est un problème, alors je n’ai pas d’autre solution. Si… si vous pouviez m’héberger, pendant un temps, je vous en serais très reconnaissante. Je tâcherai de me faire discrète, et avec un peu de chance je retrouverai rapidement un logement. »

Hélas, elle n’avait pas le budget pour espérer plus qu’une autre chambre universitaire dans les dortoirs du campus, et allait certainement devoir attendre que l’administration valide son transfert vers une partie plus saine du bâtiment. Qui sait combien de temps la signature de ce simple document prendrait ? À la FEAH, la fourchette oscillait généralement entre quelques jours et quelques mois en fonction du bon vouloir de l'employé assigné à cette tâche. Bien sûr, Marissa préférait que cette affaire soit réglée au plus vite. Elle ne voulait abuser de l’hospitalité de l'aimable docteur qui l’accueillait si généreusement chez iel.

« Si je puis me permettre, vivez-vous avec des proches ? Avez-vous des enfants ? »

Puisqu’elle allait vivre chez li docteur pendant quelques temps, autant se renseigner sur sa famille pour ne pas être prise au dépourvu une fois sur place.
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Roman Oberoi
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Roman Oberoi
Jeu 21 Mar - 16:57
Roman hocha doucement la tête, iel comptait bien établir un suivi régulier avec la jeune femme.

-Si tu es d'accord, oui. Je pense que ce serait une bonne chose que tu ais un suivi médical régulier, au moins le temps que tes problèmes de sommeil régressent.

Encore une raison d'harceler la direction pour l'emploi d'un.e psy pour les jeunes. Philippe avait raison, les gosses d'ici avaient bien besoin de thérapie, ce que Roman pouvait leur fournir était bien limité sur cet aspect.

Iel était assez soulagé.e que Marissa accepte sa solution, certes loin d'être parfaite mais qui avait au moins l'avantage de dépanner et de laisser le temps à la jeune femme de retomber sur ses pieds.

-C'est normal que tu demandes, il faut bien que tu saches où tu mets les pieds. Pour te répondre je vis seul.e et je n'ai pas la chance d'avoir d'enfant. Tu seras très tranquille.

Iel n'aurait pas été contre avoir deux ou trois bambins qu'iels auraient pu appeler les siens. Un jour peut-être…

Bon au moins maintenant Marissa avait un plan de secour.

-Je suppose que tu as des affaires à récupérer et des gens à informer de ton changement de situation. Si tu veux bien attendre je termine ma permanence dans un peu moins de deux heures, je pourrais t'aider à déménager.
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Marissa Dumas
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Marissa Dumas
Dim 24 Mar - 19:20
« Alors d’accord, faisons ça. »

Li docteur Oberoi allait assurer son suivi, en plus de l’héberger temporairement dans sa chambre d’amis. La solution n’était pas idéale mais s’avérait préférable à une énième nuit passée dans une pièce en proie à l’humidité et aux moisissures. Iel vivait seul·e pour l’instant et n’avait pas d’enfants, ce qui faciliterait un peu les choses. Marissa se serait sentie encore plus gênée de déranger une famille entière à cause de ses problèmes.

Alors qu’elle s’apprêtait à lui demander où iel habitait pour organiser son déménagement, li médecin.e lui proposa son aide une fois qu’iel aurait terminé son service. Ce serait effectivement plus pratique qu’iel l’accompagne directement chez iel plutôt que de la laisser trouver le chemin par elle-même.

« Oh ! Merci, c’est très aimable à vous. Votre aide ne serait pas de refus, en effet. Deux heures, ça me laisse le temps d’avertir mes amis et de préparer mes affaires. Nous pourrions peut-être nous rejoindre aux dortoirs ? J'habite dans la chambre n°3, mais si vous préférez je peux vous attendre à l'entrée du bâtiment. »

Marissa ne possédait pas beaucoup d’affaires. Lorsqu’elle s’était installée à la FEAH la veille de la rentrée, elle avait dû voyager en train et s’était donc débrouillée pour que tout tienne dans une grande valise et un gros sac. Le seul écart qu'elle s’était accordé était un petit clavier électronique qui lui permettait d'avoir facilement accès à son passe-temps favori. Préparer ses valises ne devrait donc pas lui prendre trop de temps. Elle pourrait certainement en profiter pour prévenir ses amis de son déménagement, au passage. Les frères dhampires habitaient dans une chambre juste à côté de la sienne et elle ne voulait pas qu’ils se fassent un sang d’encre en découvrant par hasard que celle-ci était désormais vide. Eux aussi avaient été très troublés par leur mésaventure d’il y a une semaine, alors autant ne pas empirer les choses en générant de fausses frayeurs.
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Roman Oberoi
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Roman Oberoi
Mar 26 Mar - 14:20
L'affaire était conclue, la conclusion n'était pas idéale mais certainement ce qu'on pouvait obtenir de mieux dans les circonstances actuelles.

-Très bien chambre numéro 3, c'est noté !

Iel griffona rapidement une ordonnance pour Marissa récapitulant tous les produits dont iel recommandait la prise.

-Voilà ton ordonnance. Si tu n'as pas le temps de passer à la pharmacie d'ici tout à l'heure, on pourrat toujours s'arrêter avant d'aller chez moi.

Iel indiqua bien les conditions d'administration de chaque produits à Marissa en plus de les avoir détaillés sur le document. Iel la raccompagna ensuite à la porte pour la laisser vaquer à ses occupations, avec la recommandation de ne pas trop se surmener.

Un peu plus de deux heures plus tard, Roman retrouvait Marissa devant la porte de la fameuse chambre de l'enfer. Iel avait garé sa voiture, qui devait être bien contente de faire une petite sortie, dans une rue voisine. Cela éviterait certainement un aller retour ou deux en cas de bagages trop volumineux.
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Marissa Dumas
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Marissa Dumas
Jeu 4 Avr - 21:45
Après avoir salué li docteur, Marissa quitta le cabinet pour regagner les dortoirs. Elle plia l’ordonnance et la rangea dans la poche avant de son sac. En deux heures, elle n’aurait pas le temps de faire l’aller-retour jusqu’en ville. Cependant, elle ne s’en inquiéta pas, car li médecin.e avait gentiment proposé de faire un détour par la pharmacie avant de la conduire à son domicile. Pour l’heure, elle pouvait donc se concentrer pleinement sur son déménagement.

Quand elle pénétra dans chambre, cette pièce sombre qui refoulait l’humidité, Marissa constata que son colocataire était absent. Peut-être s’était-il réfugié à la bibliothèque pour avancer sur sa thèse, ou peut-être même avait-il été invité chez des amis. Toujours est-il que cela lui laissait le champ libre pour plier bagages sans prendre le risque de le déranger. S’il n’était pas rentré d’ici son départ, elle n’aurait qu’à lui envoyer un SMS plus tard dans la soirée pour l’informer de son changement de situation.

Plongée dans l’obscurité – puisque allumer la lumière lui était inutile – elle chercha ses anciens bagages à tâtons avant de les déposer sur son lit, grands ouverts. Il ne lui restait plus qu’à rassembler ses affaires et à les ranger soigneusement à l’intérieur. La jeune femme commença par vider son placard qui contenait ses vêtements et ses masques avant de rapatrier toutes ses autres affaires, notamment tous ses livres et son matériel électronique. Quand enfin tout fut prêt, elle amena ses valises à côté de la porte et tâcha de mettre un peu d’ordre au niveau de son lit. Cela n’était sans doute pas nécessaire au vu de l’état de la pièce, mais Marissa tenait à rendre une chambre à peu près ordonnée, avec des meubles bien rangés et des draps proprement pliés sur son matelas, exactement comme elle l’avait trouvée à son arrivée. Une fois sa tâche accomplie, elle fit rapidement le tour du couloir pour saluer les quelques amis qui habitaient dans les chambres adjacentes et les prévenir de son départ.

Quand li docteur arriva jusqu’à sa porte, elle li salua à nouveau et entreprit de sortir ses affaires : une grosse valise, deux sacs dont celui pour les cours et son clavier électronique.

« Re-bonsoir docteur ! Et encore merci pour votre aide. Votre permanence s'est-elle bien passée ? De mon côté, j’ai pu terminer mes bagages. Ils ne sont pas trop encombrants, heureusement. Pour venir à la FEAH, j’ai du voyager seule par le train. J’ai donc essayé de faire au plus léger, même si je dois dire qu’un coup de main ne serait pas de refus. »

Au fond, même si elle ne s’en plaignait pas, elle n’était pas mécontente de quitter l’inconfort de sa chambre de dortoir. C’était fort déplaisant de vivre dans toute cette humidité, même si elle se contentait d’y dormir – quand elle y parvenait – et qu’avoir des champignons à portée de main était pratique pour les soirées omelettes. Et il y avait aussi ce cercle d'invocation peint sur le mur, accompagné de toutes ces inscriptions énigmatiques. Elle ne se saurait peut-être jamais s’il s’agissait d’une simple mise en scène ou si des étudiants intrépides avaient réellement essayé d’invoquer quelque chose. Au moins, elle ne risquerait plus de se coltiner une deuxième possession démoniaque malgré elle. Son parasite vorace prenait déjà bien assez de place dans sa vie et elle n’avait pas fini de découvrir tous les mystères qui l’entouraient.

« Hum, ça fait un peu bizarre de déménager si subitement, et en même temps je me sens bien à l’idée de quitter cet endroit. »
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Roman Oberoi
Roman Oberoi
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Roman Oberoi
Dim 7 Avr - 15:14
Marissa n'avait que peu d'affaires, ce qui se tenait vu la taille des chambres du campus. Le minimalisme et la sobriété ainsi que le détachement matériel étaient des valeurs que l'on se retrouvait vite contrain.tes d'adopter si on devait loger dans un des dortoirs de la FEAH. Et apparemment aussi un système immunitaire extra résistant aux infections de champignons et autres maladies surnaturelles. Vraiment Roman avait envie de stériliser cette pièce dans les flammes purificatrices d'un bon cocktail molotov après l'avoir désinfecter à grand déversement d'alcool à 90°. Aussi pour être bien certain.e que le feu prenne.

Mais cela risquait de poser d'autres soucis de santé aux occupant.es du bâtiments, brûlures diverses, intoxication à la fumée entre autre, donc ce n'était pas sérieusement envisageable (pas qu'iel se privait d'imaginer la chose). Aussi li docteur prit-iel sur li-même pour ne pas ajouter "pyromanie à visée hygiénique" dans la liste de ses pavés pour l'enfer.

-Bonsoir, Marissa. Elle s'est déroulée sans trop de problèmes, merci de t'en inquiéter. Et c'est tant mieux, je suis là pour ça ! Allez, en route mauvaise troupe, il est temps de prendre un départ sur de bien meilleures bases que… que cet endroit. J'ai garé ma voiture pas très loin, ce sera plus simple pour tout transporter jusqu'à chez moi.

Roman aida Marissa en portant un maximum des bagages iel-même jusqu'à la voiture, toute protestation de la jeune femme furent absolument futiles. Une fois que tout fut convenablement rangé dans la voiture et la jeune femme bien installée, li médecin démarra la voiture direction la pharmacie la plus proche avant d'arriver à l'appartement.

Si Marissa avait pu voir, elle aurait découvert un endroit qui ressemblait beaucoup au docteur. En deux ans iel n'avait pas encore tout déballé, mais ça ne l'avait pas empêché de créer un endroit avec une atmosphère chaleureuse. Des coussins colorés et moelleux recouvraient le canapé et le fauteuil du salon qui entourait une table basse en bois clair, clairement issue de la récup et qui avait bien servie. Roman aimait les traces de tasses et d'usure qui la décorait, la preuve de longues années d'utilisation et d'affection, dont en partie les siennes, qu'iel n'avait pas le coeur de recouvrir de vernis. Des statues de divinités indoues couvraient les lieux de leurs regards bienveillants depuis les étagères où iels cotayaient des livres et autres babiàles. Il flottait dans l'air une odeur de café, d'épices en tout genre et de chaleur.

-Et voici mon chez-moi, je suis désolé c'est un peu en désordre je ne m'attendais pas à avoir de la visite. Je vais te montrer te faire visiter. Ici nous sommes dans le salon, à droite il y a la cuisine. Au fond on a les chambres et le jardin d'hiver/véranda/terrasse que j'utilise surtout comme bureau.

D'accord son salaire n'était pas si ouf que ça, mais son emploi à la FEAH était venu avec un bon logement. Cela dit l'appartement aurait bien eu besoin de quelques rénovations, notamment l'isolation dans le jardin d'hiver/véranda/terrasse/bureau.

Iel guida Marissa jusqu'à la chambre d'amis. La pièce était partiellement vide, occupée surtout par un lit, une table de nuit et quelques cartons prenant la poussière. Normalement toutes les archives "sensibles" de Roman avait été déplacée depuis longtemps dans un placard de sa chambre. Iel avait surtout consulté les derniers concernants les affaires qu'iel traitait avec Judith avant sa mort, mais après le coup de flippe monumental que lui avait filé Philippe iel avait normalement tout rassemblé et planqué derrière un faux fond. Donc pas de quoi s'inquiéter, s'il y avait des papiers là dedans ce n'était que des vieux cours et fiches datant de ses années d'étude.

-Voilà, c'est ton domaine. Je suis désolé pour les cartons, je tarde à finaliser mon emménagement, s'ils te gênent tu peux les déplacer contre les murs ou alors je m'occupe de les ranger ailleurs. Tu as une petite salle de bain privative aussi.

Roman alla ouvrir la porte pour lui montrer la petite salle de bain, comprenant une douche, un lavabo avec un miroir, quelques rangements aux murs et des toilettes. Ce n'était pas grand chose mais ce sertait bien plus confortable pour eux deux que d'en partager une seule.

-Je te laisse t'installer, si tu as besoin d'aide pour quoique ce soit surtout n'hésite pas. Je pense que je vais aller préparer le dîner, est-ce que tu as des préférences ou des interdits alimentaires ?

Autant éviter de lui causer une réaction allergique.
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Marissa Dumas
Marissa Dumas
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Marissa Dumas
Lun 15 Avr - 19:17
Bien que Marissa n’ait pas accès au visuel du lieu, les odeurs familières qui l’imprégnaient suffirent à évoquer chez elle l’idée d’une habitation douillette. Li docteur prit soin de lui décrire la disposition des pièces avant de la guider vers la chambre qu’elle occuperait désormais. Sans grande surprise, le confort de celle-ci était bien supérieur à ce qu’on pouvait trouver dans les dortoirs. La pièce était spacieuse et l’absence d’odeurs de moisis changeait vraiment la donne. Elle disposait même d’une salle de bain complète rien que pour elle, ce qui rassura la jeune femme concernant son besoin d’intimité.

Quand la visite fut terminée, Roman l’invita à s’installer pendant qu’iel préparait le dîner, tout en la prévenant qu’iel restait à sa disposition si elle avait besoin d’aide. Avant de la laisser, iel lui demanda si elle avait des préférences ou des interdits concernant la nourriture.

« Oh, non, ne vous en faites pas, je mange de tout. Faites selon votre convenance. Je… Si vous voulez, je pourrais peut-être vous aider lorsque j’aurai terminé de défaire mes valises. »

Quand Marissa fut enfin seule, son premier réflexe fut de claquer des doigts pour déterminer l’agencement de la pièce et repérer les principaux meubles. Toutes ses affaires avaient été déposées vers l’entrée de la pièce, sauf son sac de cours qu’elle portait encore sur le dos.

Une fois sa petite inspection terminée, elle grimpa sur le lit pour s’y allonger, posant son dernier bagage à côté d’elle. Elle ouvrit ce dernier en grand, plongea sa main tout au fond pour récupérer son portable, et écouta si elle avait reçu d’éventuels messages depuis son départ des dortoirs. Le matelas était moelleux et une douce odeur de lessive émanait des draps, c’était agréable. Le jeune femme sentait déjà que ce changement radical d’environnement commençait à porter ses fruits, elle ne se sentait pas aussi anxieuse que les soirs précédents à l’idée de s’endormir.

Décidant qu’il était temps de se mettre au travail, Marissa rampa hors du lit et entreprit de déplacer les quelques cartons qui gênaient le passage. Hélas, son pied glissa sur un tas de papiers, la faisant tomber à la renverse et lâcher le carton qu’elle tenait entre les bras.

Encore un peu étourdie, elle examina la scène à tâtons et se rendit alors compte de son erreur. Par mégarde, elle avait fait tomber son sac de cours – toujours grand ouvert – lors de sa descente du lit, et les feuilles de cours qu’il contenait s’étaient répandues sur le sol. Le problème, c’était que les cartons de Roman contenaient eux aussi tout un tas de papiers qui étaient désormais mélangés avec les siens. Ne pouvant se résoudre à perdre les documents remis par ses professeurs, Marissa n’avait pas le choix : elle allait devoir tout trier.

Elle commença par ramasser chaque feuille pour former une pile. Puis, après s’être assurée qu’elle n’en avait oublié aucune, elle sortit son fameux C-Pen, cet appareil capable de lire les textes en script, et le passa sur la première page. Le texte oralisé par la machine lui parut étrange. À mesure que le reste du document lui était révélé, elle comprit qu’il s’agissait de la transcription d’un échange privé entre deux politiciens, une conversation semble-t-il téléphonique qui avait été interceptée et qui révélait plusieurs accords douteux. Qu’est-ce qu’une telle chose venait faire dans les cartons de déménagement d’un·e médecin·e ?

Dubitative, Marissa rangea la feuille dans la boîte qu’elle avait renversée. Elle doutait beaucoup de la véracité du document, pensant qu’il s’agissait d’une fiction, probablement un extrait de polard que li docteur avait imprimé. Néanmoins, plus la demi-démone poursuivait son tri, plus elle continuait de tomber sur des informations compromettante à propos de personnalités connues, dont de nombreuses preuves qu’une bonne partie des scandales qu’elle avait entendu à la radio n’étaient pas de simples coups de pub médiatiques. Et encore, la jeune femme n’avait pas accès aux annotations manuscrites, illisibles par son appareil, qui apportaient beaucoup de précisions sur la manière dont les différentes affaires étaient reliées.

Marissa se sentait embarrassée de lire tout ça. Elle n’était pas fière d’avoir mis le nez dans des documents aussi confidentiels, des documents que son hôte n’aurait probablement pas voulu qu’elle fouille. Et en même, toute cette affaire l’intriguait. Pourquoi Roman possédait-iel des informations aussi privées sur d'autres personnes ? N’était-ce pas illégal ? Tout cela ressemblait clairement à une forme d’espionnage.

Vers la fin de la pile, alors que l’étudiante avait presque terminé de retrouver les feuilles qui lui appartenaient, elle tomba sur un document d’un nouveau genre. Cette fois-ci, il ne s’agissait ni de l’un de ses cours, ni d’une énième preuve de malversation d’un politicien véreux, mais d’une lettre adressée à la rédaction d’un journal indépendant. À la manière dont son appareil déformait certaines phrases, il semblait y avoir des erreurs de typographie et de grammaire qui expliquaient peut-être pourquoi elle n’avait pas été envoyée. C’était l’ébauche d’une autre lettre, un message récapitulant des faits graves dont les preuves seraient adressées en pièce jointe, et qui était signée par un curieux pseudonyme. The Eye ? Ce nom lui disait quelque chose.

Si la demi-démone avait eu des yeux, ils se seraient écarquillés au moment où elle comprit à qui ce nom se référait. N’était-ce pas cet individu que toutes les radios d’actualité dépeignaient comme un criminel ? Mais, même en sachant cela, elle ne comprenait toujours pas ce que tous ces documents faisaient chez li docteur Oberoi. Sa personnalité n’avait rien à voir avec celle décrite dans les médias, ça ne pouvait pas être ellui The Eye. Ou bien, peut-être que si ? Peut-être cachait-iel simplement bien son jeu, même si la jeune femme avait beaucoup de mal à y croire. Marissa se gratta les cheveux, ayant du mal à tirer cette affaire au clair. Et si The Eye était une connaissance di docteur ? Peut-être que ce·tte dernier·ère avait accepté de l’héberger pendant un temps, tout comme elle ? Il aurait pu être installé là, dans cette même chambre, et oublier un carton d’affaires parmi ceux di médecin.e. C’était là une explication des plus plausibles, bien que pour l'heure elle demeure incertaine.

Confuse, Marissa s’empressa de refermer le carton d’éléments sensibles avant de le plaquer contre le mur. Elle avait vraiment honte d’être tombée sur toutes ces informations, des informations qui mettraient certainement li docteur dans l’embarras si elles venaient à être découvertes. Par malheur, cette situation la confrontait à un dilemme : devait-elle prévenir son hôte de sa trouvaille ? S’il s’agissait de The Eye, elle finirait certainement par avoir des problèmes et aiderait sans le vouloir un criminel à s’en tirer. Mais si iel n’était pas The Eye, cela pourrait lui éviter d’avoir de gros ennuis avec la justice. Dans ce cas, peut-être valait-il mieux ne rien faire, et laisser le tribunal trancher au moment voulu ? Marissa ne trouvait pas ça correcte. C’était un peu comme mentir et trahir li gentil·le docteur s’iel n’était pas The Eye… à moins qu’iel soit The Eye, et alors...

« Ah ! Mais pourquoi ce genre de chose m’arrive tout le temps ? cria-t-elle tout en pressant son crâne entre ses mains. »

Elle était vraiment trop fatiguée pour se confronter à un problème aussi épineux. La jeune femme prit cinq minutes pour se calmer, soufflant et respirant doucement. Attirée par les bonnes odeurs qui se dégageaient de la cuisine, elle décida de remettre ce dilemme à plus tard et de rejoindre son hôte. Marissa sortit de sa chambre et, avec précaution, se dirigea doucement vers les bruits de cuisson.

« Tout va bien docteur ? J’ai fini ce que j’avais à faire, vous avez besoin d’aide ? »

Sans le vouloir, une pointe de nervosité était perceptible dans sa voix.
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Roman Oberoi
Roman Oberoi
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Roman Oberoi
Lun 15 Avr - 22:17
Pendant que Marissa s'installait dans sa chambre, Roman iel était aux fourneaux. Iel aurait bien préparé un des plats de son Amma mais iel craignait que ce soit un peu trop épicé pour l'étudiante. Après l'étude détaillée du contenu de son frigo et ses placards, Roman se décida sur la conception d'un plat de pâtes avec une sauce aux légumes et des boulettes de viande. Un plat qui avait fait ses preuves et il avait congelé une bonne partie des éléments, il suffirait de faire réchauffer tout ça et de faire cuire les pâtes.

Rapidement les pôeles et casseroles chauffaient et Roman en profitait pour ranger sa cuisine. Iel avait un peu de vaisselle en retard. Lorsque Marissa arriva, les pâtes approchaient de la fin de leur cuisson et les bonnes odeurs de cuisine emplissaient la pièce, et Roman était en train de mettre la table.

-Oh, non, tout est presque fini. Je termine juste de mettre la table, mais merci.Tu es bien installée ? D'ailleurs s'il te faut plus d'oreillers ou une couverture supplémentaire n'hésite pas à me le dire. On devrait pouvoir trouver ça.

Iel termina de mettre la table avant de vérifier comment avançait la cuisson, un lichette de la sauce désormais fumante l'assura que l'assaisonnement était correct. Le minuteur signala que les pâtes avaient atteint leur niveau de cuisson

-J'ai préparé un plat de pâte en sauce avec des boulettes de viande. Tu m'en diras des nouvelles. Si tu veux t'installer à table j'apporte tout ça rapidement.
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Marissa Dumas
Marissa Dumas
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Date d'inscription : 18/05/2023
Marissa Dumas
Lun 22 Avr - 11:52
« Oui. Ne vous inquiétez pas, je pense qu’une seule couverture suffira. Il fait particulièrement bon chez vous. »

Quand Roman l’y invita, la jeune femme s’installa à table après avoir trouvé sa place à tâtons. Le plat sentait délicieusement bon, et cela faisait un moment que le démon se tortillait en sentant l’odeur alléchante se répandre dans tout l’appartement. Ils avaient beau connaître une certaine perte d’appétit depuis quelques jours, Marissa serait étonnée qu’il n’engloutisse pas toute l’assiette cette fois-ci.

« Oh ! Au fait docteur, j’ai complètement oublié de vous en parler avant, mais Crumble, mon démon, est un voleur de nourriture. Je suis désolée si c’est un peu bizarre, mais il vaudrait mieux que je mange après vous. C’est comme ça que nous faisons d’habitude, lorsque nous mangeons avec d’autres personnes. »

Malgré la promesse d’un bon repas qui ne tarderait pas à arriver, la jeune femme était encore préoccupée par sa trouvaille de tout à l’heure. Elle continuait à se demander ce qu’il était préférable de faire, à questionner le rapport que li gentil·le médecin.e bienveillant·e qui l’avait accueillie chez iel pouvait entretenir avec The Eye. Au fond, elle avait très envie d’en parler avec iel pour lever les soupçons.

« Au fait, docteur, osa-t-elle après un petit temps de réflexion, je… je suis désolée, mais j’ai renversé l’un des cartons en les déplaçant, et les papiers qu’il contenait se sont répandus sur le sol. »

Elle hésita à enchaîner sur la suite, se demandant si elle prenait la bonne décision avant de se persuader qu’elle se faisait des films et que Roman ne pouvait pas être un criminel en cavale. Il y avait certainement une explication logique à tout ça, une explication qui ne viendrait pas si elle ne demandait pas clairement les choses. Et c’est ainsi qu’elle poursuivit :

« Je n’ai pas voulu vous déranger, j’ai essayé de les trier toute seule, mais je… heu… il y avait des documents vraiment bizarres. Des conversations interceptées, des aveux, des registres confidentiels… Je ne comprends vraiment pas. Si je puis me permettre, à qui sont toutes ces affaires ? »
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