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[prairie] dans les hautes herbes. Sans Désir
Shigeru Fuse
Shigeru Fuse
Messages : 132
Date d'inscription : 15/02/2023
Shigeru Fuse
Dim 23 Avr - 21:27

L'herbe courait.

Il y avait quelque chose avec le vent, quelque chose d'agréable, quelque chose qui calmait.

Sans doute le fait de le savoir courir sur votre peau, peut-être le fait d'être là, présent au milieu de nulle part alors qu'ils étaient tous ailleurs, dans les amphithéâtres, les salles de TD, en stage, à travailler. Il y avait une solitude bénéfique dans cette pause au milieu de ces hautes herbes.

Et lorsque l'on s'asseyait en leur milieu (le garçon avait calculé, il était bien quasiment au milieu de ce qui devait être cette prairie), on distinguait quasiment le ciel, de haut, on voyait quelques oiseaux qui voletaient, ci et là, on sentait le sol qui se nourrissait de l'eau qui tombait, sentait la terre granuleuse sous nos doigts.

C'était apaisant.

Dans ces moments précis, Shigeru soufflait.

Il avait l'impression d'être enfin lui-même, ses mains désormais sales rentrant légèrement dans le sol, à moitié assis dans la terre par morceau, à moitié écrasant les brins d'herbes. Elles dansaient autour de lui, paisiblement, tranquille.

On pourrait presque penser qu'il y avait une forme d'ennui dans cette tranquillité quotidienne, que le ciel était presque trop parfait, que ces chants d'oiseau avaient été entendus mille fois, mais c'était agréable. Le garçon ne s'ennuyait pas, là, posé, la tête vers le ciel, il réfléchissait. Il pensait à ne plus rester passif, à encaisser ces coups du sort qui s'acharnaient contre lui. Il pensait apprivoiser ce qui se trouvait en lui car il n'avait en réalité d'autres solutions.

Être au milieu de ce champ l'aidait à avoir ce genre de pensée, c'était rassurant. Il s'y asseyait en général deux heures et en repartait, rempli de confiance pour la journée. Aujourd'hui comme un autre jour le ciel était bleu, le vent soufflait. Il y avait dans l'air quelque chose d'inattendu. C'était comme si le vent chantait.

L'Autre, là, remua bizarrement en lui. Cela provoqua une espèce de nausée qui le fit se lever rapidement et regarder ce qui pouvait se trouver autour d'eux.

Mais là, il n'y avait rien.

Le garçon pensa qu'il ne devait s'agir que d'une impression, ce genre de sentiment fugace ou passager. Il tourna, vite, la tête à gauche, puis à droite : il était seul.

Lorsqu'il l'eut fait quatre fois au total, il entendit une voix (sans doute dans sa tête) et se retourna encore précipitamment, mais l'endroit semblait être désert.

L'Autre, en revanche, le nourrissait de son angoisse.

« Qui est là ? »
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Dim 23 Avr - 22:27
Sans-Désir ne se préoccupait pas de l'ennui. Sans-Désir, comme son nom l'indiquait, ne souhaitait pas se divertir, pas encore. Sans-Désir ignorait les questionnements infernaux qui prennent le cœur des hommes dès lors qu'ils n'ont plus de quoi s'occuper la tête. Ça lui arrivait, bien entendu, de réfléchir à sa propre situation, mais pas de son initiative. Elle n'avait pas été invoquée pour cela, ça aurait entravé sa mission qui nécessitait une dévotion totale et l'introspection ne l'aurait que trop parasitée. Alors, dans cette prairie qu'elle avait repéré lors de son arrivée à F.E.A.H, elle demeurait, comme souvent. C'était devenu son lieu à elle, car à part la vie grouillante, mais inhumaine, qui y prospérait, peu de gens s'y aventuraient. L'endroit était trop ennuyeux pour cela, appelait trop de ses vœux cette fameuse tempête de questions existentielles qui ne souhaitait que se libérer dans l'esprit des créatures humanoïdes, pour les tourmenter. C'était l'endroit parfait pour Sans-Désir.

Car, contrairement à une idée reçue, ses sens fonctionnaient bien, y compris le toucher. C'était, contrairement à l'introspection, essentiel à sa mission puisqu'elle était chargée de veiller sur un être de chair et de sang. Comment savoir s'il fait trop chaud pour son maître sans pouvoir le ressentir ? Comment entendre correctement ses ordres sans oreilles fonctionnelles ? Comment sentir les mille dangers invisibles qui guettent la vie d'un alchimiste si aucune odeur ne peut nous parvenir ? Sans-Désir avait été créée pour ressentir le monde et préserver son maître de celui-ci, mais maintenant qu'il n'était plus là, à quoi lui servaient ses sens ? A elle-même ? Ce fut un des premiers et plus pénibles chantiers qu'elle dut affronter en intégrant cette école : penser pour elle, penser à elle, son bien-être, apprendre ce qu'était que « se sentir bien ». Toutes ces choses que tous les humanoïdes savent d'instinct, mus par leur volonté de survivre et être heureux, Sans-Désir ne les avait pas en arrivant.

Aujourd'hui, ça allait un peu mieux, preuve en était sa présence ici. Comme un nouveau-né devant tout apprendre, elle s'était confrontée à une batterie de stimulis de toutes sortes pour trier, de façon mécanique et ordonnée, tout ce qu'elle aimait ou non, expérimentant avec appétit pour se construire en tant qu'être à part entière et autonome. Et il s'avérait que le vent, les grands espaces, le vert presque vif de l'herbe de ce pré, le bleu du ciel, le soleil qui ne lui brûlait aucune rétine puisqu'elle n'en possédait pas vraiment, elle aimait tout ça et tout était réuni ici. Elle commença donc à y venir de plus en plus souvent, comme un abri sûr, une bouée à laquelle se raccrocher, une certitude comme elle n'en avait que trop peu, désormais.

Mais, il arrivait que, dans ces moments de béatitude muette, quelque chose perturbe Sans-Désir. Une présence, non, deux présences. Un corps arpentant la prairie, un être humain, mais qui pourtant vibrait de deux ondes bien distinctes pour Sans-Désir. Elle était encore ignare de beaucoup de choses, bien sûr, mais elle avait été invoquée avec quelques connaissances instinctives pour accomplir au mieux sa mission, notamment distinguer toutes les formes de danger et un être humain ne vibrait que d'une seule onde, pas de deux. C'était anormal, donc un potentiel danger. Sans-Désir avait observé cet être humain, longuement, observé ses errements, constaté sa sérénité lorsqu'il venait dans la prairie, mais rien n'expliquait cette dualité. Elle ne lui avait jamais adressé la parole, encore, préférant l'ignorer, espérer qu'il n'était que de passage dans son havre de paix, mais il revint encore et encore, semblant exprimer une béatitude similaire à la sienne lorsqu'il foulait cette herbe à l'écart de l'école. Se pourrait-il qu'il considère aussi la prairie comme son jardin secret, rien qu'à lui, où il pourrait profiter d'une solitude salutaire avant de retourner dans une école fourmillant de peuple et de bruit ? S'il savait que, durant tout ce temps, il avait été observé à son insu. Sans-Désir considéra que ce n'était pas correct de l'espionner ainsi, alors, un jour, elle chargea le vent de messages, bien à l'abri dans l'épais feuillage d'un orme qui trônait dans le prairie. Elle était impossible à repérer, le vent ne trahissant pas d'où venait la voix qui siffla aux oreilles du jeune garçon.

Bonjour.

On lui avait dit que la politesse c'était important, elle commença donc par le saluer et l'observa, incrédule, cherchant d'où venait la voix qu'il avait entendu, demandant qui était là. L'autre chose qui vibrait dans le corps de ce garçon s'agita. Sans-Désir devint méfiante. La chose à l'intérieur se sentait peut-être menacée et elle deviendrait donc, peut-être, encore plus dangereuse.

Qui es-tu, toi, dans la prairie ? Et qui es-tu, toi, à l'intérieur de lui ?

Elle demanda au vent de tourner autour du garçon, pour camoufler sa position autant que possible. C'était comme si la prairie parlait à Shigeru, ce qui pourrait l'inquiéter, mais elle ne s'en soucia pas. Sa concentration était toute dirigée vers cette chose, à l'intérieur, dont elle ne savait rien.
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Shigeru Fuse
Shigeru Fuse
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Shigeru Fuse
Lun 1 Mai - 15:45
C'était comme se sentir aux abois, traqué par quelque chose d'invisible, observé par un chasseur inconnu, c'était exactement ce sentiment que l'on pouvait ressentir.

Alors que les hautes herbes semblaient être amies une seconde auparavant (un lieu d'apaisement, un paradis sur Terre), alors que le vent soufflait et faisait du bien à tous les sens, l'endroit devenait hostile, la couleur des herbages s'intensifiaient, à moins que ce ne soit sa respiration qui s'accélérait ou ses yeux qui s'étaient rétrécis dans ses pupilles.

Il n'y avait aucun doute ni pour Shigeru, ni pour la créature qui parlait parfois à l'intérieur de sa tête : l'être présent à leurs côtés (car oui, ilsl 'avaient décidé, c'était forcément une créature inconnue, quelque chose de tangible) leur voulait forcément du mal. Elle s'était installée là pour guetter leurs habitudes, les traquer ou les vaincre.

Pour eux, cette réponse semblait être sûr, c'est pourquoi ils sondèrent la végétation pour tenter de trouver l'intrus : aucun résultat.

« Dévoile-toi ! »

Une autre voix que la sienne était sortie de la gorge. C'était la première fois, il lui semblait, que l'autre apparaissait si frontalement, lui qui était caché à l'intérieur de sa tête, attendant son heure patiemment. C'était comme s'il avait peur, comme si cette chose inconnue menaçait toute la tranquillité qu'il avait pu gratter depuis qu'il s'était installé là.

Même debout, la menace ne disparaissait pas, le stress était encore là, les mouches qui n'était généralement que mineures se rameutaient en masse vers lui, le niveau de stress augmentait.

Le ton monta.

« Montre-toi, comment sais-tu ??? »

Shigeru semblait, lui, perdu entre deux eaux. La présence du monstre était si étouffant qu'il en avait du mal à respirer. La possession n'était pas complète, le sang dans ses jambes était presque coupé, il semblait se concentrer de manière intense pour rester conscient, entre les mouches, l'odeur de la sueur et le reste.

Pensa à quelques formules qu'il avait lu dans ces manuels censés l'aider, ces choses pour se concentrer, pour le faire se reculer dans un coin de son cerveau. Il ferma les yeux.

« Aide-moi. », murmura-t-il.
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Mer 3 Mai - 22:10
Sans-Désir n'avait pas vécu une longue existence d'Invocation, ne se souvenait pas de ses vies antérieures et une vague terreur l'habitait en permanence face à son isolement, l'immensité du monde, l'absurdité de sa vie sans maître. Quel ne fut donc pas son étonnement quand elle constata que ses mots emportés par le vent ne provoquèrent rien de moins qu'une peur panique chez ce pauvre jeune homme. Mais était-ce bien lui ? Elle ne pouvait qu'en douter, elle avait l'obligation de douter de chaque mot de cette créature double, tapie dans l'ombre, apeurée. Elle n'avait jamais provoqué ça, chez qui que ce soit, et c'était une sensation étrange. Regardez-là, c'est un morceau de tissu, rien de plus. Ils ne la voyaient même pas, et pourtant ils tournoyaient au milieu de cette prairie, une voix distordue réclamant à corps et à cri que Sans-Désir se montre. Sans-Désir n'avait plus de maître, elle ne leur obéirait pas. Elle se sentait en danger, certes moins que ceux qu'elle tourmentait sans le moindre amusement, mais inutile d'être très lucide pour comprendre les risques à se dévoiler face à ceux qui semblaient animer d'une rage pure, de celle d'un animal acculé et blessé. S'ils savaient ce qui provoquait ce remue-ménage...

Mais ils n'en sauraient rien, en tout cas pas tout de suite. Sans-Désir continua de les leurrer, faisant siffler l'air à leurs oreilles depuis toutes les directions, agitant l'herbe devant eux, dans leur dos, simulant la présence de quelque chose rampant sur le sol, forcée de continuer ce manège pour qu'ils ne se doutent pas un seul instant de sa véritable position. Si ce garçon était possédé par une créature, elle devait être puissante et il n'y avait aucun moyen de connaître l'étendue de ses pouvoirs. Elle, une invocation mineure, ne pourrait rien faire pour se défendre. Il fallait donc continuer la diversion tandis que cette voix duale poursuivait ses menaces jetées en l'air comme des jurons fais à Dieu. Il devait être puissant, ce démon, habitué à être servi, car il lui donna directement des ordres, semblant ne souffrir d'aucune contrariété, toujours terrorisé par ce qu'il ne pouvait pas voir. Pour toute réponse, il ne reçut qu'un autre sifflement du vent, plus fort, traversant les oreilles de ce corps habité.

Tu ne me verras pas. Peu importe comment je le sais, tu es là, tu es dangereux, je ne veux pas te voir.

Puis, alors que cette histoire ne semblait concerner que Sans-Désir et la chose peuplant ce corps juvénile, une autre voix, bien plus douce aux oreilles de l'invocation, se fit entendre. Timide, très faible, mais au message implacable. « Aide-moi ». Si Sans-Désir avait eu des sourcils, ils se seraient levés de surprise. Elle n'était pas face à deux êtres unis dans la volonté de lui faire du mal, mais bien face à une véritable possession subie, une âme prisonnière d'un hôte parasite. Hélas, elle était bien incapable de faire quoique ce soit pour ce pauvre garçon, à peine avait-elle le pouvoir de continuer à agiter l'herbe pour leurrer un peu plus ce corps tiraillé par deux volontés. Mais elle connaissait son intérêt. Elle ne savait rien de la puissance de ce parasite, mais c'était réciproque. Elle faisait de son mieux pour faire parler toute la prairie, devenir la voix de plusieurs hectares de terre, voilà pourquoi ils avaient peur et si elle voulait accéder à la requête du garçon il lui fallait jouer avec cette corde. Elle intensifia le vent autour du corps, tourbillonnant toujours plus, frôlant les oreilles, sifflant fort.

Je ne veux pas te voir, je ne veux parler qu'au garçon, toi, pars, pars ou je te tourmenterai encore et encore sans que tu ne puisses jamais me mettre la main dessus...

De maigres menaces, mais les seules qu'elle pouvait assumer et, surtout, capables de faire pencher la balance en sa faveur. Vu à quel point cet hôte était prompt à la colère pour la moindre incertitude, la moindre surprise désagréable, Sans-Désir se savait capable de le rendre fou en très peu de temps, sans jamais être vue. Histoire de montrer qu'elle ne plaisantait pas, un vent bien plus fort, ciblé, siffla dans les oreilles de ce corps, semblant vouloir traverser sa tête de part à en part, le suivant où qu'il puisse s'enfuir.

Je n'arrêterai que lorsque tu partiras, va-t-en !
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Shigeru Fuse
Shigeru Fuse
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Shigeru Fuse
Lun 15 Mai - 18:56
Il sembla que la créature en lui se calma.

Se calma ? Quelques gouttes de sueurs pouvaient s'apercevoir sur son front, ses mains s'étaient crispées, il serrait des dents.

« Pars. »

S'était-elle retirée, agressée par les assauts répétés de l'inconnue, ou par la force mentale du jeune homme ?

Shigeru était remonté à la surface, c'était une sensation étrange comme si on passait du noir complet à un jour approximatif. Les odeurs semblaient plus fortes, ses sens étaient tous en éveil. Il se demanda quelques avaient été les raisons pour que le démon se retire.

Oublie ça, humain. Je ne suis pas venu sur Terre pour me friter avec tes acolytes. J'ai mieux à faire que cela.

Il frissonna, puis eut le pressentiment que cet être surnaturel pouvait entendre la moindre de ses pensées. C'était la première fois qu'il entendait la voix aussi clairement, il en fut très étonné, très effrayé également. Le souvenir d'une vague amourette datant de l'année précédente lui revint en mémoire et il rougit de honte.

Après tout, n'avait-il pas réussi à avoir une scolarité quasiment paisible malgré ce désagrément ? N'avait-il pas réussi à maîtriser un peu ces nouveaux pouvoirs, malgré les absences temporaires dont il était victime ? - celles, quand il en revenait, qui faisaient dire à ses amis qu'il n'avait pas l'air d'avoir été lui.

« Les mouches, attention ! », cria-t-il aussitôt qu'il sentit ses bêtes préférées tomber à tour de rôle. Instinctivement, il avait porté ses mains à ses oreilles, peinant à supporter le sifflement du vent à leur proximité. « Il est parti, c'est bon. »

Et Shigeru tomba le cul le premier sur les touffes d'herbe. Il ne savait pas vraiment si l'autre allait se montrer et sa présence suscitait son interrogation : il pouvait être de nombreuses choses, d'accord un nouvel étudiant de la FEAH, même un professeur. Peut-être aussi une créature des environs, mais il s'étonnait de ne pas avoir senti son odeur (ou sa non-odeur) les années passées.

Ce n'était pas comme si c'était la première fois qu'il s'assoupissait dans le secteur.

Alors, Shigeru prit la parole, résistant à la terrible envie de piquer un somme.

« Je suis désolé, c'est la première fois qu'il se montre aussi offensif que cela. », c'était faux et un pieux mensonge, il le savait très bien. Lui-aussi souhaitait en savoir plus sur cette drôle de créature.

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